L’entretien entre la Ministre des Armées Florence Parly et son homologue libanais Yacoub Sarraf le 8 mars dernier à l’hôtel de Brienne a été l’occasion de réaffirmer la volonté française de participer au renforcement de la lutte contre la menace djihadiste régionale et d’appuyer l’Etat libanais dans l’exercice de sa souveraineté. Cet engagement se traduira par une aide financière de 14 millions d’euros.
D’après le communiqué de presse du ministère des Armées, ce programme de formation et de cession d’équipements militaires (soit 100 missiles Hot, un simulateur, des maquettes d’entraînement, des lots de pièces de rechange et d’outillage) aura vocation à compléter les capacités anti-char de l’armée libanaise, tout en fournissant les équipements nécessaires aux unités d’élite – tireurs, troupes de montagne et forces d’intervention. Il permettra également de dispenser une formation aux armées libanaises dans le domaine de la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED). Outre la réaffirmation d’un soutien financier et politique substantiel, cette rencontre a permis d’amorcer la préparation des prochaines échéances. Parmi elles, la conférence de Rome 2 du 15 mars 2018, consacrée au soutien aux Forces Armées Libanaises et aux Forces de Sécurité Intérieure constituera un prélude à la conférence des donateurs pour le soutien de l’économie libanaise (mise en place d’un plan d’investissement), organisée le 6 avril prochain.
La France veut considérablement renforcer la capacité autonome de l’armée libanaise dans ce pays où factions miliciennes sont armées et que plane la menace d’instrumentalisation par les djihadistes de la communauté sunnite. À la même époque l’année dernière, la France avait déjà fourni 20 millions d’euros dans le même but. Début 2016, Ryad avait interrompu son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise pour protester contre des prises de position « hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah sur l’Etat », en référence au puissant mouvement chiite libanais.