La pandémie de Covid 19, une recrudescence d’affrontements, et des menaces de représailles viennent contraster les espérances nées de l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement afghan et les Talibans.
Pour rappel, malgré le début d’échanges de prisonniers, qui avaient représenté au départ un sujet de discorde entre les deux parties, et les premiers rapatriements de forces américaines, de très nombreuses attaques ensanglantent l’Afghanistan. Reuters rapportait ainsi plus de 4 500 attaques dans la période de 45 jours suivant la signature des accords de Doha en février dernier. L’aviation américaine est intervenue parfois en soutien aux forces afghanes, soulevant des réactions côté Talibans, qui y voient une violation des accords signés. Ainsi, les forces armées américaines ne semblent plus communiquer à propos des frappes effectuées.
Bien qu’entaché par ces actions, le dialogue semble pourtant se maintenir. Côté américain, le fait que les actions talibanes n’aient pas ciblé les centres urbains et les forces de la coalition a été souligné. Néanmoins, le regain de violences, supérieur au taux affiché en avril 2019, reste d’une importance principale : le 28 avril dernier, le général Miller, commandant des forces américaines en Afghanistan rappelait que l’ensemble des parties militaires devaient restreindre leurs violences et évoquant de possibles représailles contre les Talibans s’ils n’y parvenaient pas.
Ces propos n’ont pas laissé ces derniers indifférents : leur porte-parole, Zabihullah Mujahid a demandé plus de clarifications au général américain via son compte twitter. C’est finalement le colonel Sonny Leggett, porte-parole des forces américaines en Afghanistan qui lui a répondu le 2 mai dernier, toujours sur twitter. Dans sa réponse est évoquée ce qui semblerait avoir été l’une des clauses secrètes des accords signés en février : la diminution de 80% des actions violentes menées par les belligérants.
Malgré une volonté affichée, le retrait des forces américaines est toujours sujet à questions. Bien que celui-ci ait commencé, la décision pourrait changer en fonction du niveau de violences dans le pays. Parmi les solutions envisagées, le maintien de forces spéciales, pour traquer les éventuels groupes terroristes. Le maintien aussi d’opérateurs de la CIA, non plus en première ligne, parmi les tribus ou proche de la frontière pakistanaise, mais à l’ambassade de Kaboul.