Le Liban connaît depuis trois mois une vague de contestation populaire dirigée contre le gouvernement et la classe politique jugés incompétente et corrompue.
Jusqu’alors, l’ensemble des protestations s’était déroulé de manière pacifique, bien qu’à plusieurs reprises, l’intervention des militants du Hezbollah et du mouvement Amal ait provoqué des affrontements avec les manifestants ou les forces de l’ordre. Les militants de ces deux groupes chiites sont proches du pouvoir, le président de la chambre des députés de la République libanaise, Nabih Berri, étant même le dirigeant d’Amal.
Néanmoins, un changement important a eu lieu le week end des 18 et 19 janvier. Des affrontement ont éclaté à Beyrouth entre manifestants et policiers aux alentours du Parlement mais aussi de la rue Hamra, considérée comme les Champs-Elysées de Beyrouth. Des banques ont été visées et du mobilier urbain détruit. La réaction de la police anti-émeute ne s’est pas faite attendre, avec des témoignages rapportant des tirs de balles en caoutchouc au niveau des têtes. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées et plusieurs dizaines arrêtées suite à ces deux jours de confrontations.
La situation aurait pu se calmer par la suite, avec la nomination mardi 21 janvier d’un nouveau gouvernement, dirigé par Hassan Diab. La contestation populaire n’a pas pour autant cessé, critiquant ce nouveau cabinet, encore issu de l’élite traditionnelle. Ce nouveau cabinet est composé de proches du parti du président Michel Aoun, mais aussi du Hezbollah et Amal, laissant présager la poursuite des manifestations. Ce week end du 25 et 26 janvier a ainsi été le théâtre de nouvelles protestations, marquées de quelques affrontements ayant fait une vingtaine de blessés.