« La guerre dans sa conduite reste soumise aux mêmes lois que par le passé […]
Les formes évoluent, les principes directeurs subsistent. »
Maréchal Foch, Principes de la guerre, Préface de 1911
« Un beau mot, un grand mot à écrire quand on a vécu quatre ans dans les tortures,
dans l’angoisse du pire, et qu’une voix se fait entendre pour clamer : c’est fini ! »
Georges Clémenceau, Grandeurs et misères d’une victoire, Paris, Plon, Chapitre VI, L’armistice, p. 83.
Il y a un siècle, la France se relevait éreintée mais victorieuse du premier des deux conflits mondiaux, lequel venait de faire entrer le monde dans une nouvelle ère stratégique, celle de la mort à l’échelle industrielle. Cinq années de lutte acharnée, de calvaires, de drames, mais aussi d’héroïsme pour les armées enterrées dans les tranchés de la terre grasse de l’Est français ; dans les déserts glacés de la steppe russe ; sous les eaux de l’Atlantique, dans les cages d’acier des sous-marins ; partout, sur terre, dans la neige, dans le ciel comme sous la mer, la mort apparaissait comme l’horizon de millions de soldats dont les armes s’entrechoquaient sur le sol d’Europe. A l’instar de l’épopée napoléonienne jadis relatée par Alfred de Musset, l’esprit du siècle allait à nouveau se retrouver gisant, « […] assis sur un sac de chaux plein d’ossements, serré dans le manteau des égoïstes et grelotant d’un froid terrible[1] ».
Dans cette épreuve devait pourtant naître une lumière. Il s’agissait de comprendre le drame humain qui semblait tout emporter : les hommes, les Nations, et derrière la civilisation du Vieux continent, se découvrant tout à coup vulnérable, sinon mortelle. Sûrement qu’avec la guerre, une certaine Europe s’effondrait. Mais dans le même mouvement une autre lueur se faisait jour, portée par une nouvelle génération qui, selon le grand mot d’Albert Camus, ne se donnait plus pour mission de changer le monde, mais d’empêcher qu’il ne se défasse[2].
Réfléchir aux enjeux de défense et de sécurité au XXIème siècle, c’est se sentir, du fond de notre histoire pluriséculaire, redevable de cet héritage, commandant, à travers les affres de la violence et de la mort, de penser en face les conditions politiques, diplomatiques et géopolitiques de la paix mondiale, dans la liberté. Mais nous savons désormais que cette tâche a un prix, qui dépend étroitement de la capacité de porter, dans la mesure du possible, un regard éclairé et lucide sur la réalité des enjeux qui structureront l’environnement stratégique de demain.
Tel est le sens de notre engagement à Nemrod-ECDS. En effet, depuis près de deux ans, notre cercle de réflexion s’efforce de vous offrir une étude approfondie des enjeux contemporains de défense et de sécurité, en vous livrant chaque semaine une synthèse de l’actualité et de nombreux articles de réflexion.
Les 17 et 18 janvier prochains, l’événement « La Fabrique Défense », organisé par le ministère des Armées, en partenariat avec l’IRSEM, ambitionne de rassembler à Paris les acteurs de la défense française et européenne. Jeune pousse de ce vaste écosystème, notre association y sera présente pour y présenter ses travaux, ses valeurs et ses ambitions.
Vous êtes chaque jour plus nombreux à nous lire, à nous soutenir et à nous proposer vos éclairages : à cette occasion, nous serions ravis de vous accueillir à notre stand, afin d’échanger sur tous ces sujets qui nous passionnent tant.
Dans cette attente, nous vous invitons à découvrir dès maintenant une sélection d’articles et d’entretiens qui composent notre numéro spécial, consacré à la « Fabrique Défense ».
En vous souhaitant une très bonne lecture,
l’équipe Nemrod
Détails de l’événement :
La Fabrique Défense
17 et 18 janvier 2020 (10h-19h)
Paris Event Center
20 avenue de la Porte de la Villette 75019
Inscription obligatoire en suivant le lien : https://lafabriquedefense.fr/formulaire-dinscription
[1] Alfred de Musset, Confession d’un enfant du siècle, 1836, chapitre II.
[2] Albert Camus, Discours de réception du prix Nobel de littérature, 1957.