La fin d’année 2019 a été pleine de rebondissements pour l’entreprise américaine Boeing. L’entreprise a annoncé la suspension de la production de son avion 737 Max alors que tous les modèles sont cloués au sol depuis neuf mois. La reprise des vols commerciaux n’aura pas lieu avant février prochain. Vendredi 20 décembre, Boeing a testé sa capsule Starliner dans le cadre d’un partenariat avec la NASA. Cette capsule devait envoyer des astronautes dans l’ISS dès l’année prochaine : enjeu de taille pour l’agence spatiale américaine, car depuis 2011, seule la Russie est capable d’envoyer en orbite des vaisseaux habités (Soyouz). Mais, nouveau revers de taille pour Boeing, la capsule n’a pas rejoint son orbite à cause d’un problème d’horloge. La capsule est tout de même retombée sans dommage au Nouveau Mexique le dimanche 22 au matin. L’échec n’en est donc que partiel, mais pourrait mettre en jeu le partenariat entre l’industriel aérospatial et l’agence américaine alors que SpaceX et Blue origin mènent une rude compétition. Mais SpaceX a lancé sa capsule Dragon avec succès en mars dernier avant de se retrouver confronté à une explosion de la capsule lors de tests sur les systèmes d’arrêt d’urgence. Boeing avait aussi déjà rencontré des problèmes, entre autres, avec le réservoir et le système de parachute.
Boeing n’a également pas fait d’offre pour le program Ground Based Strategic Deterrent de l’US Air Force. Ce programme de 85 milliards de dollars doit créer la prochaine génération de missiles balistiques intercontinentaux qui remplacera le missile Minuteman III. Boeing laisse donc le champ libre à son compétiteur dans le domaine : Northrop. Ce manque de proposition de la part de Boeing est néanmoins dans la continuité directe d’une annonce datant du mois de juillet : l’entreprise s’était plainte du fait que Northrop ait accès à un moteur produit aux Etats-Unis ce qui réduit de manière importante les coûts et donc le prix du système proposé à l’armée américaine. Boeing avait donc alors demandé que l’Air Force adopte une stratégie d’acquisition plus équilibrée et plus juste. L’entreprise était même allée jusqu’à proposer un partenariat avec Northrop qui n’a pas abouti.
Tout n’est cependant pas gris pour Boeing qui vient de fournir au Global Strike Command de l’US Air Force son premier hélicoptère Grey Wolf. Ce nouvel hélicoptère devra assurer la protection des silos contenant les missiles balistiques intercontinentaux (les fameux Minuteman III) sur le territoire américain. Aucun autre hélicoptère produit par Boeing ne remplissait les critères nécessaires à l’accomplissement de la mission de protection : taille moyenne, vitesse, discrétion… Au total, l’Air Force devrait acquérir 84 de ces appareils pour une somme de 2,4 milliards de dollars.