Le général Lecointre, chef d’état-major des Armées, a été auditionné par la commission sénatoriale des affaires étrangères, de la défense et des forces armées le 16 octobre dernier. Le compte-rendu de cette audition, qui concernait principalement l’exécution de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, a été publié cette semaine.
Le chef d’état-major a commencé par rappeler l’engagement important des forces armées françaises dans un contexte de militarisation des relations internationales et de réarmement global. Ainsi, plus de 30000 militaires sont engagés quotidiennement, dont 20000 sur le territoire national et 11700 à l’étranger – en Opex ou en tant que forces de présence. S’il salue le volontarisme de la loi de finance pour l’année 2019, qui a entre autres permis le financement de 92 véhicules blindés multirôles Griffon, il souligne la nécessité de maintenir l’effort budgétaire compte-tenu des besoins en constante augmentation des forces armées. À cet égard, la LPM prévoit en 2020 une hausse du budget des armées de 1,7 milliards d’euros, qui porterait le budget total prévu à 37,5 milliards d’euros soit 1,86% du PIB.
Le général Lecointre a également présenté les prévisions concernant certains postes de dépenses pour l’année 2020 : 4,7 milliards d’euros devraient être alloués à la dissuasion nucléaire ; 1,1 milliard d’euros à l’équipement des forces armées ; 926 millions d’euros à la recherche ; 421 millions d’euros aux services de renseignement ; 80 millions d’euros à la cyberdéfense ; 240 millions d’euros devraient recouvrir plusieurs mesures destinées à renforcer l’attractivité du statut militaire, parmi lesquelles prime de lien au service, amélioration de l’hébergement, « plan Famille ».
Toutefois le général Lecointre a aussi évoqué le décalage considérable entre la capacité opérationnelle matérielle en 2008 – époque, comme il le rappelle, moins troublée qu’aujourd’hui – et les prévisions pour 2030 : 452 véhicules blindés médians de l’armée de terre en 2008 contre 300 prévus en 2030, 24 frégates contre 15, et 420 avions de combat en 2007 contre 185 prévus en 2030.