Dans un article du 27 février 2019, The Washington Post annonce que le cybercommandement de l’armée américaine a mené en 2018, au moment des élections de mi-mandat aux États-Unis, une attaque informatique contre l’entreprise russe « tristement célèbre » IRA (Internet Research Agency). Le Centre de recherche d’internet est une entreprise russe d’influence en ligne basée à Saint Pétersbourg. Elle est accusée de mener des opérations sur internet pour promouvoir les intérêts du gouvernement russe (trolls, hackers, etc.). Le cybercommandement américain a mené une opération d’attaque visant à bloquer l’accès à internet de la compagnie russe, pour l’empêcher d’influencer les électeurs américains par le biais des réseaux sociaux.
Accusant IRA et par extension le gouvernement russe d’ingérence dans les élections américaines de 2016, le département américain de la justice a ouvert une enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller, quand Moscou nie encore toute implication dans l’affaire. Les accusations prennent pour objet les différentes cyber-attaques contre des organismes (hacking), mais également une campagne de désinformation et de propagande à grande échelle sur internet (troll).
Cet article intervient quelques jours après l’annonce d’un journal économique et boursier (RosBusinessConsulting), déclarant que le Kremlin souhaitait couper l’accès à Internet du pays, passant à un intranet national. Un premier test aura lieu le 1er avril prochain, afin d’établir la liste des étapes manquantes pour la création d’un réseau russe indépendant du réseau mondial. Ces deux actions montent une stratégie numérique russe bien élaborée. Les cyberattaques comme les opérations de propagande sur internet mondial leur permettent de faire valoir les intérêts russes sur internet, mais le repli national sur un réseau indépendant leur donne la possibilité de se prémunir de telles attaques « retour ».