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La bataille pour le contrôle d’Hodeïda, « der des ders » d’un conflit sans fin ?
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Par Naël Madi

 

 

La guerre civile au Yémen, qualifiée de « plus grand désastre humanitaire du monde », trouve ses sédiments dans l’histoire complexe d’un pays créé en 1990 où la question tribale l’emporte sur les considérations religieuses. Cette guerre civile et asymétrique ne peut être réduite à un simple jeu de puissances pour la domination du pays entre le monde sunnite et le monde chiite. L’essence même de ce conflit est avant tout tribale ; son ferment, la domination des sources de richesse du Yémen,  pays dont la « transition démocratique » après le printemps arabe a créé de trop nombreuses frustrations.

 

L’offensive des Houthis, leur alliance contre-nature avec Ali Abdallah Saleh, et aujourd’hui le tracé d’une ligne de front s’approchant de la frontière qui démarquait jusqu’en 1990 les deux Républiques du Yémen, doivent être analysés à l’aune de la révolution de 2011. Ali Abdallah Saleh, resté 33 ans au pouvoir, avait réussi à maintenir un compromis entre les tribus yéménites quitte à les unir contre les zaydites, sa propre ethnie. Cette politique avait pour dessein la sauvegarde de l’unité du pays. Or le Printemps arabe a eu raison de la présidence de Saleh, qui a été contraint de céder son poste à celui qui fut son vice-Président pendant 17 ans, Abderabuh Mansur Hadi.

 

De confession sunnite et proche des Frères musulmans, ce dernier a tenté de fonder une république yéménite fédérale avec l’aval des Nations unies grâce à un redécoupage régional partisan et en favorisant les tribus du sud du pays[1]. Cette politique portait tort tant à Saleh, resté tout puissant, exclu des négociations, qu’aux Houthis victimes d’un redécoupage qui les privait de leur première source de richesse : la mer[2]. Le renouvellement des élites au profit des tribus du sud a achevé d’emporter l’exclusion politique des Zaydites, sur laquelle le courant houthi a prospéré.

 

De ces choix politiques du nouveau pouvoir, est née l’alliance contre-nature entre les ennemis d’hier, le camp de Saleh et les Houthis. Ce renversement d’alliances, « sport national » au Yémen, a redéfini le rapport de force tribal au profit de la rébellion houthie. Sa campagne militaire victorieuse, menée jusqu’au sud du pays avec la prise d’Aden n’a pu être qu’endiguée que par l’entrée en jeu de la coalition menée par l’Arabie saoudite en mars 2015[3] qui a financé les tribus sunnites et leur a offert un appui aérien déterminant. Depuis la fin de l’année 2016, les grandes batailles ont cessé et nous assistons à des combats de faible ampleur le long d’une ligne de démarcation proche de celle de 1990.

 

Le revirement d’alliance de Saleh en décembre 2017 au profit de l’Arabie saoudite fut un échec. Le 4 décembre, Ali Abdallah Saleh était tué par les Houthis, de même qu’une grande partie de son état-major, alors que les troupes qui lui étaient restées fidèles étaient chassées du nord. Sa mort a enfanté l’enlisement du conflit ; désormais aucune puissance ne semble en mesure de renverser l’équilibre des forces au profit de l’un des deux camps – les Houthis contre les troupes financées par la coalition saoudienne, dites loyalistes. La bataille d’Hodeïda lancée en juin 2018 en porte les stigmates. Malgré un arrêt estival des combats, ceux-ci ont repris début octobre 2018 pour des résultats très faibles, malgré l’enjeu stratégique crucial que représente pour les Emirats arabes unis la reprise de ce port. Notre étude s’intéressera aux problématiques entourant cette bataille, qui pourrait être la dernière du conflit du fait de l’échec des dernières offensives, de l’écho international du désastre humanitaire à l’affaiblissement du pouvoir saoudien.

 

La bataille pour le port d’Hodeïda

 

Le port d’Hodeïda est stratégique pour trois raisons. Premièrement, il est situé sur le détroit de Bab el-Mandeb par lequel transite 35 à 40 % du trafic maritime mondial. Les Houthis utilisent cette situation comme moyen de pression pour nuire au commerce d’hydrocarbures des monarchies du Golfe. Deuxièmement, le port d’Hodeïda est le premier port du pays ; 70% de l’aide humanitaire internationale, nécessaire pour nourrir 90% de la population yéménite, transite par ses quais. Enfin, il est la première source de revenus de la rébellion chiite, qui y trouve à la fois des richesses et des armes : grâce à des taxes, la rébellion houthie collecte à Hodeida plus de 40 % de ses richesses, alors qu’elle s’y assure la livraison de matériels militaires, notamment en provenance d’Iran.

La ville, peuplée de 600 000 habitants à immense majorité sunnite, a été conquise dès 2014 par les Houthis qui y sont très bien implantés. La prise du port d’Hodeïda est l’objectif tactique principal de la campagne saoudienne –ce depuis son lancement – car elle permettrait l’assèchement des finances de la rébellion. Après la reconquête des villes situées au sud d’Hodeïda, les forces de la coalition et les forces terrestres yéménites – financées par la coalition – se sont présentées par le flanc sud de la ville en tentant un encerclement par l’est. Cette stratégie visait à prendre le port sans avoir à traverser Hodeïda, ce qui promettait des combats sanglants. Les forces de la coalition sont très peu présentes au sol. Durant la guerre, les Emirats arabes unis ont officiellement perdu 107 soldats. Ces pertes ternissent l’image de puissance cultivée par les Etats de la coalition dont les soldats ne pourraient pas tomber sous les balles « d’amateurs » et dont les corps – humiliation suprême – sont exposés par les Houthis sur les réseaux sociaux.

Les Emirats arabes unis ont pris le leadership pour la reprise d’Hodeïda. Les principales forces déployées sont des Mirage 2000, des hélicoptères d’attaque américains Apache ; au sol : des chars Leclerc et des blindés légers Panhard ; sur mer : le blocus du port est assuré par les corvettes rapides lance-missiles de classe Baynunah co-construites par la France. Cette dernière a par ailleurs accepté d’aider au déminage de la ville, contrairement aux Etats-Unis. Enfin, l’attaque d’Hodeïda, qui a été préparée au sein de la base militaire terrestre d’Assab en Erythrée, est conçue comme une démonstration de puissance absolue pour les Emirats arabes unis qui se rêvent en Sparte du monde arabe.

Corvette classe Baynunah. Source NavyRecognition 2012

 

Chronologie des opérations

 

Les opérations militaires débutent le 13 juin à 13 heures avec pour but de prendre le port et l’aéroport de la ville sans se livrer à des combats urbains. Les affrontements directs sont rares et les bombardements rendus compliqués par la présence de civils, utilisés comme boucliers humains par la rébellion. Le premier objectif est atteint le 20 juin avec la prise de l’aéroport. Face à l’échec de l’offensive éclair et l’acceptation par les Houthis de l’administration du port par l’ONU, les Emirats arabes unis annoncent un arrêt de l’offensive afin de trouver une solution diplomatique. Dans les faits, les Nations unies n’ont pas pris le contrôle du port.

 

Le 8 septembre, coup de théâtre, les Houthis refusent de se rendre à Genève pour entamer des négociations. Ils profitent même de l’avion qui devait les emmener à Genève pour le dérouter vers Oman, opération qui cause de nombreux blessés. Les Emirats arabes unis décident alors de reprendre la bataille pour le port d’Hodeïda le 12 septembre. Le paradigme stratégique passe de la guerre éclair à la guerre d’usure. Les premiers bombardements sont très préjudiciables aux Houthis qui auraient perdu plus de 200 soldats pour 4 000 engagés en juin. Ils permettent la conquête du carrefour situé au sud-est de la ville menant vers l’autoroute pour Sanaa avant que celle-ci, nommée « kilo 16 »[4], soit totalement coupée. Depuis ces premières opérations, aucune avancée majeure n’est intervenue et le schéma de la première phase de la bataille d’Hodeïda semble se répéter. Seule la situation humanitaire ne cesse d’empirer, le Secrétaire adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires ayant dénoncé le 23 octobre 2018 un « danger clair et présent d’une famine imminente ».

 

Les forces militaires terrestres impliquées

 

La bataille terrestre pour Hodeïda offre un portrait des différentes factions militaires s’affrontant dans cette guerre civile. Deux traits caractéristiques réunissent l’ensemble des parties : l’enrôlement d’enfants-soldats dès huit ans et l’utilisation de moyens militaires légers de type pick-up surmonté d’une mitraillette ou de blindés légers.

 

Les Houthis sont des rebelles chiites installés dans le nord du pays et dont la capitale est Saada. Ils représentent 35 à 40 % de la population yéménite. Leur nom est emprunté à celui du fondateur de leur mouvement dans les années 1990 Hussein Badreddin al-Houthi qui fut, jusqu’à sa mort en 2004, le leader de la rébellion contre le pouvoir central. Le terme “Houthi” est en réalité un emprunt, le véritable nom de la rébellion étant Ansar Allah (« les combattants de dieu»). L’obédience chiite des Houthis est particulière : le zaydisme. Il trouve son origine dans la vie de l’imam Zayd Ben Ali, descendant d’Ali,  mort en 740 après avoir tenté de renverser le calife. Les zaydites le considèrent comme le 5ème et dernier imam. Ils s’opposent à la doctrine de l’imam caché, le mahdi, qui viendrait à la fin des temps sauver l’humanité comme le pensent les duodécimains et ismaéliens, les deux branches majoritaires du chiisme. Le dogme zaydite est très proche du sunnisme avec lequel il partage une grande partie de la jurisprudence. L’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh était lui-même zaydite – alors même qu’il faisait la guerre aux Houthis.

 

Les moyens militaires des Houthis sont difficiles à évaluer. Ils disposent de l’appui de conseillers du Hezbollah libanais et des Gardiens de la révolution iraniens qui leur fournissent des missiles sol-sol – capables d’atteindre les capitales de la Péninsule et présentés comme casus belli de la coalition au nom de la légitime défense[5] – pour sanctuariser leur territoire. Pour le reste, leur équipement est léger et leur technique de combat relève de la guérilla. Ils ont développé leur propre drone lanceur d’explosifs afin de harceler les troupes loyalistes. En de nombreux points, la stratégie militaire houthie est similaire à celle de l’Etat islamique. On dénombrerait près de 30 000 combattants, mais ces estimations sont peu fiables.

 

Les troupes loyalistes

 

Face à eux, les troupes loyalistes constituent une coalition de circonstance, unie financièrement par les Emirats arabes unis et au sein de laquelle les tensions sont très vives. Trois milices majeures composent les Forces nationales de la résistance créées en décembre 2017 après le ralliement des pro-Saleh[6].

 

Sa première force est les Gardiens de la République, sous l’autorité du général Tareq Saleh, neveu de l’ancien président yéménite ; elle est protégée par l’Arabie saoudite. Cette force inclut d’anciens membres de la Garde républicaine, unité la plus puissante du pays et des Forces de sécurité centrale, troupes d’élites relevant du ministère de l’Intérieur. Cette milice serait composée d’environ 4 000 soldats basés au port de Mocha, près de la ville de Taïz. 5 000 autres soldats seraient actuellement formés par les Emirats arabes unis en Erythrée. Cette troupe de choc a pour mission de reprendre la capitale Sanaa, dont la majorité des soldats est originaire, et de venger la mort d’Ali Abdallah Saleh. Cependant, leur affrontement direct avec les Houthis dans la capitale en décembre dernier s’est soldé par une défaite, la mort de leur chef, et a démontré la perte de ferveur de ces troupes.

 

En deuxième lieu vient la Brigade des Géants « al-Amaliqah », très hostile aux Houthis. Cette force est d’obédience sunnite. Elle est constituée d’un conglomérat tribal de près de 25 000 soldats, ce qui fait d’elle la composante la plus importante des Forces nationales de la résistance. Elle regroupe de nombreux soldats venant des régions sud et est du pays – avec une puissante composante salafiste. De nombreux soldats d’al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) ont rejoint les rangs de cette milice dont les salaires élevés sont payés par les Emirats arabes unis[7]. Elle est commandée conjointement par Abdulrahman Zarah Mahrani et Hamdi Shukri al-Subaihi. La stratégie de cette brigade n’est pas claire si ce n’est le sentiment de vengeance contre les Houthis et la volonté de reprendre la ville de Dammaj, haut lieu du salafisme à la frontière saoudienne, d’où les sunnites ont été chassés.

 

Enfin la Résistance Tihama – nom de la région d’Hodeïda – est une force plus homogène, souvent qualifiée d’”armée populaire”. Elle regroupe près de 4 000 soldats locaux, historiquement proches du clan Saleh, qui ont pris les armes face à l’offensive houthie. Cette force sunnite est sous le commandement d’Ahmed al Kawkabani. Elle est la composante la moins soutenue par les forces de la coalition car la moins stratégique. Son but est simplement la libération de la région ; la Résistance Tihama se méfie d’ailleurs de l’arrivée de combattants sudistes dans sa région. Des combats les ont déjà opposés à la Brigade des Géants.

 

Les Forces de résistance nationale forment donc une coalition de circonstances, très hétérogène, composée d’anciens ennemis et guidée par des buts très différents. Les tentatives d’unification au front ont pour l’instant échoué, ce qui explique l’enlisement des combats à Hodeïda. L’absence d’offensive majeure et la désunion des troupes au sol de la coalition brisent l’idée d’une offensive militaire rapide qui chasserait la rébellion houthie jusqu’à sa terre montagneuse du nord.

 

Quel avenir pouvons-nous alors anticiper pour le conflit?

 

Les Houthis contrôlent 25 % du territoire et 80 % de la population yéménite. Leur assise sur Saada, Sanaa et Hodeïda est puissante. Vainqueurs de la première phase de la guerre civile, ils ne veulent pas la paix. Une paix négociée se ferait à leur détriment, rognant sur leur assise territoriale. Elle entrainerait l’établissement d’une tutelle du seul gouvernement reconnu, celui du président Hadi, ce que les Houthis refusent. Enfin, les Houthis sont poussés par leur allié iranien à continuer leur action, qui utilise le conflit yéménite pour nuire à ses ennemis saoudien et émirati à moindre frais. Les Houthis ont réussi à composer de nouvelles alliances tribales au nord et perçoivent de grands revenus du commerce ; ils règnent sur un état autonome, qui pourrait demain devenir indépendant[8].

 

L’Arabie saoudite est le grand perdant de l’intervention au Yémen. Cette guerre préparée de longue date et débutée à la demande du président yéménite exilé poursuivait deux objectifs : asseoir la légitimité du nouvel héritier à la couronne, Mohammed Ben Salman, et s’opposer à l’instauration d’un régime pro-iranien à sa frontière. Cette démonstration de force, quatre ans après, est un échec pour l’armée saoudienne dont les bavures ont été nombreuses. Ainsi, avec 18 000 frappes aériennes, la coalition a été responsable de plus de 75% des dommages sur les civils[9]. Le plus médiatisé d’entre eux a été la frappe contre un bus entraînant la mort de 51 enfants le 9 août 2018. Le missile était de production américaine.

 

Le conflit yéménite est aussi un échec intérieur. Imaginé comme grande guerre patriotique fondatrice d’un sentiment national et non plus uniquement religieux, elle a finalement provoqué peu d’engouements et une grande lassitude. L’assassinat de Jamal Khashoggi et le cortège de critiques du régime de Riyad qui en a résulté pourraient avoir raison de l’engagement saoudien. Sous la pression des capitales occidentales, Mohammed Ben Salman pourrait accepter de cesser son intervention en échange de son maintien au pouvoir. Cette solution pourrait arranger toutes les parties et mettre fin à une crise diplomatique profonde.

 

Les Emirats arabes unis, qui se rêvent en nouvelle Sparte, sont militairement les grands gagnants de la guerre au Yémen. La démonstration de force à laquelle ils se sont livrés a été impressionnante et ils peuvent légitimement prétendre au leadership militaire du monde arabe pour les offensives de moyenne envergure. La réussite militaire émiratie a eu d’autant plus d’impact comparée aux déboires saoudiens. Cependant, aucun de leurs objectifs initiaux n’a été rempli. Les Houthis sont toujours en place, dans le sud-est du pays les populations sont réfractaires à la soumission à Abu Dhabi et enfin le détroit de Bab el-Mandeb est toujours contrôlé par les forces Houthies. Bien que se rêvant en Sparte, la stratégie émiratie est davantage athénienne. Les Emirats tentent bien plutôt de fonder une « ligue de Délos » : par un ancrage portuaire puissant, ils cherchent à contrôler l’ensemble des points de passage de leur commerce maritime. Ils disposent de bases portuaires en Erythrée, en Somalie ou encore à Socotra. Le danger stratégique majeur pour les Emiratis est le détroit d’Ormuz dont ils craignent le minage par les Iraniens en cas de conflit, ce qui porterait un coup fatal à leurs circuits logistiques. Grâce aux Houthis, les Iraniens pourraient aussi bloquer ou nuire au passage par le détroit de Bab el-Mandeb. Les Emiratis seraient alors presque coupés du monde par voie maritime. Abu Dhabi ne peut donc laisser la situation à Hodeïda stagner car le contrôle du port par les Houthis met à mal le rêve d’empire maritime émirati.

 

L’acceptation d’un statu quo sous l’égide de l’ONU commence à se dessiner. Cette médiation entrainerait de fait la reconnaissance de la division du pays en deux blocs. Mike Pompeo, le Secrétaire d’Etat américain,  a appelé le 31 octobre dernier à « mettre fin aux hostilités » et a posé les conditions pour la cessation des combats avant l’engagement d’un éventuel processus de paix sous l’égide des Nations unies. Il exige le retrait des Houthis de la frontière saoudienne et qu’ils cessent de lancer des missiles sur le pays. En contrepartie la coalition renoncerait aux frappes sur les « zones peuplées » au Yémen[10].

 

La bataille pour le port d’Hodeïda continue, et les Emiratis ne cesseront pas leurs activités tant qu’ils n’obtiendront pas soit le port, soit un contrôle effectif de ce dernier par la communauté internationale. La bataille d’Hodeïda serait alors la « der des ders » pour la coalition, avant que ne débute la reconstruction d’un pays ravagé et plus que jamais divisé.

 

 

 

SOURCES : 

[1] Bonnefoy Laurent, al-Rubaidi Abdulsalam, « Recompositions islamistes sunnites et polarisation confessionnelle dans le Yémen en guerre », Critique internationale, 2018/1 (N° 78), p. 85-103. DOI : 10.3917/crii.078.0085. URL : https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2018-1-page-85.htm

[2] Frison-Roche François, « Yémen : imbroglio politico-juridique, désastre humanitaire, impasse militaire », Politique étrangère, 2017/4 (Hiver), p. 91-101. DOI : 10.3917/pe.174.0091. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2017-4-page-91.htm

[3] Composition de la coalition : Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Qatar (jusqu’en 2017), Bahreïn, Koweït, Jordanie, Egypte, Maroc, Sénégal, Soudan.

[4] https://www.thenational.ae/world/mena/yemeni-forces-repel-houthi-offensive-on-kilo-16-killing-70-rebels-1.782059

[5] https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/irans-support-to-houthi-air-defenses-in-yemen

[6] https://www.acleddata.com/2018/07/20/who-are-the-uae-backed-forces-fighting-on-the-western-front-in-yemen/

[7] https://www.thenational.ae/world/mena/who-are-the-yemeni-ground-forces-fighting-in-hodeidah-1.740197

[8] https://www.lemonde.fr/yemen/article/2018/10/25/au-yemen-guerre-d-usure-autour-d-hodeida_5374341_1667193.html?xtmc=yemen&xtcr=19

[9] https://www.acleddata.com/2018/07/31/special-focus-on-coalition-forces-in-the-middle-east-the-saudi-led-coalition-in-yemen/

[10] https://www.lemonde.fr/yemen/article/2018/10/31/washington-et-paris-appellent-riyad-a-mettre-fin-a-la-guerre-au-yemen_5377069_1667193.html?xtmc=yemen&xtcr=7

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