Par Clémence Cassé
Un document de 13 pages a été rédigé par le Pentagone sur la création d’une sixième Armée au sein des forces américaines pour la conduite d’opérations militaires dans l’espace. Ce document devrait être approfondi dans les mois qui viennent avant d’être transmis au Congrès en février 2019 avec les requêtes du Pentagone pour le budget 2020. Le document explique que la Force spatiale américaine sera composée de militaires issus de l’US Air Force, l’US Navy et de l’US Army mais ne devrait pas inclure les missions de renseignement stratégique, de surveillance et de reconnaissance conduites par le National Reconnaissance Office (une des 17 agences de renseignement américaines, en charge des satellites espions du gouvernement américain).
Le document demande aussi que la Force spatiale absorbe une partie de l’Air Force Command, du Space and Naval Warfare Systems Command de la Navy, du Naval Satellite Operations Center et de la 1st Space Brigade de l’Army. Chaque Armée devrait conserver ses capacités spatiales nécessaires à la poursuite de ses opérations. Chaque Armée devrait également garder un groupe d’experts spatiaux qui serviront d’agents de liaison entre le domaine spatial et le domaine spécifique de l’Armée en question (terre, air, mer). Les infrastructures dans lesquelles ces unités seront basées resteront dans leur Armée respective en attendant que la sixième Armée « atteigne une capacité opérationnelle appropriée ».
Les missions de la Force spatiale devraient consister en : la conquête de l’ascendant dans l’environnement spatial, le commandement de la gestion tactique et le contrôle des forces spatiales, le transport spatial et les opérations à distance, le soutien spatial au commandement et contrôle nucléaire, la détection de missiles, les communications par satellite et les services de positionnement, de navigation, de mesure du temps par satellite (PNT). Les missions qui ne sont pas complètement et directement liées à l’espace, comme les missiles balistiques intercontinentaux à charge nucléaire (ICBM), les opérations cyber et les missions de défense antimissile, ne feront pas partie, du moins au début, des prérogatives de la Force spatiale. La Force spatiale devrait être dotée d’un Secrétaire et d’un chef d’État-major qui sera alors membre du Comité des chefs d’état-major interarmées (Joint Chiefs of Staff). Elle pourrait également être dotée d’une Space National Guard et d’une force de réserve.
Ce plan initial ne contient pas de chiffres mais des experts évaluent la création de cette force à un effort de près de 13 milliards de dollars sur 5 ans pour le contribuable américain. Au début du mois d’octobre, des membres du Pentagone avaient déclaré que le budget de cette force spatiale devrait être établi d’ici la fin du mois de novembre.