Par Thomas Péan
Récemment, les relations tendues entre le gouvernement nord-américain de Donald Trump et le Mexique se sont concentrées sur l’arrivée des migrants latino-américains aux Etats Unis et la possibilité d’un mur le long de la frontière entre les deux pays.
Mais désormais, un nouveau phénomène régional est susceptible de renforcer les tensions déjà existantes entre les deux parties. En effet, ces dernières semaines, une véritable « caravane » a entamé un mouvement à travers l’Amérique Centrale. Commencé au Honduras, le périple mené par les candidats au départ se poursuit actuellement au Guatemala puis au Mexique. L’objectif final est pour eux les Etats-Unis, puisqu’ils sont à la recherche de meilleures conditions de vie et de perspectives professionnelles. Rassemblant des citoyens honduriens et issus des pays voisins, ce convoi se compose de familles et d’individus transportant leurs biens. Les estimations portent à plusieurs centaines d’individus cette Caravana latino-américaine. Ce phénomène migratoire met en difficulté les pays mésoaméricains déjà affaiblis par leurs propres défis internes : crises politiques, économiques ou sociales. Le décès d’un jeune homme lors du parcours a renforcé le caractère dramatique de ce phénomène migratoire. Le Mexique souhaite encadrer l’arrivée de ce courant migratoire qui risque de renforcer le déséquilibre démographique et socio-économique national. Le président Donald Trump s’est dit prêt à mobiliser les forces armées pour contenir les migrants honduriens à la frontière avec le Mexique.
Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé le bien-fondé des inquiétudes liées aux enjeux sécuritaires. Néanmoins, il a souligné l’importance de respecter les droits fondamentaux et la dignité humaine. Cette nouvelle crise migratoire intervient dans un contexte déjà difficile pour la région centraméricaine. La crise politique et économique au Nicaragua sous le régime de Daniel Ortega contribue au départ de milliers de Nicaraguayens vers le Honduras voisin. Les difficultés sociales, économiques, démographiques (migrations vers les Etats-Unis) et politiques contribuent à renforcer l’instabilité dans la région. Notons également la dégradation récente des relations mexicano-américaines malgré l’élection du nouveau Président Andrés Manuel Lopez Obrador. Dans le cadre de la prise en charge de la Caravana, les autorités mexicaines et nord-américaines sont susceptibles d’appliquer un plan d’action. L’Organisation des Etats Américains (OEA), en tant que structure régionale de référence, peut également contribuer à aider les migrants honduriens se dirigeant vers le nord.