La capitale Somalienne Mogadiscio, victime d’un attentat-suicide au début du mois de septembre, a une nouvelle fois été la cible d’une attaque à la voiture piégée. Les bombes ont explosé dans deux voitures différentes près d’une route principale du centre-ville faisant un mort et un blessé. Le groupe islamiste al-Shabab, qui a revendiqué l’attaque dans la foulée, aurait visé un fonctionnaire de police en particulier. Quelques jours plus tard, au moins trois personnes ont été tuées dans des attaques distinctes à Mogadiscio, dont une étudiante universitaire abattue dans sa classe par deux hommes armés de pistolets.
Alors que le climat sécuritaire semble se dégrader, la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) se prépare à mettre en œuvre le retrait progressif prévu de plus de 21 000 soldats combattant des groupes militants, dont al-Shabab et l’État islamique en Somalie, certains experts craignent que le pays ne soit pas prêt à prendre sur la tâche face aux divisions politiques croissantes et au manque d’équipement militaire et de formation. Dans le cadre de la première phase, l’AMISOM prévoit de retirer environ 1 000 soldats d’ici février 2019. Le processus de transfert de responsabilités de certaines opérations à l’armée nationale somalienne a déjà commencé. Le plan est de retirer progressivement toutes les troupes de l’AMISOM du pays et de confier la responsabilité de la sécurité aux forces gouvernementales locales.
Selon des responsables de l’AMISOM, le processus de transition sera tributaire des réalités de terrain et du niveau de préparation des forces de sécurité nationales somaliennes (SNFS). A la fin du mois d’août, à l’occasion d’une réunion à Nairobi le comité de coordination des opérations militaires de l’AMISOM a exhorté l’armée nationale somalienne à identifier ses besoins en matière de formation en vue du prochain retrait de l’AMISOM en février. Les forces de sécurité somaliennes sont actuellement co-entrainées par l’AMISOM, la Turquie, les Émirats arabes unis et l’Union Européenne. Les Etats-Unis n’ont pas hésité à intervenir en leur portant assistance. Ainsi, des frappes conduites par l’U.S Air Force le 22 Septembre dernier avaient notamment permis d’éliminer 18 membres d’al-Shabab.