Par Xavier Marié
Le F-35, fleuron technologique des forces armées américaines et programme controversé du fait de son coût prohibitif, même à l’échelle du budget de défense américain, a connu cette semaine son baptême du feu sur le théâtre afghan. Pour être plus précis, il s’agit de la première utilisation au combat de l’appareil par les forces américaines, Israël ayant annoncé avoir conduit deux frappes au moyen de ses F-35A (version à décollage et atterrissage conventionnels) en mai dernier. Il s’agit cependant bien de la première mission opérationnelle du F-35B (version à décollage court et atterrissage vertical).
Ainsi, des F-35B du Marine Corps, relevant de l’escadron d’attaque 211 du 13e Marine Expeditionary Unit (MEU) ont conduit la première mission de combat de l’histoire de l’appareil. Il s’agissait pour ces avions mis en œuvre depuis le navire amphibie USS Essex de la classe Wasp, de réaliser des frappes contre une cible fixe, en soutien d’opérations de contrôle au sol.
La mission semble avoir été couronnée de succès, ce qui a conduit le Vice-Amiral Scott Stearney, commandant des forces navales du Central Command, à déclarer que le « F-35B [constituait] un renforcement significatif des capacités aériennes et amphibies sur le théâtre, ainsi que de la flexibilité opérationnelle et de la suprématie tactique ». Il a également mis en exergue le soutien apporté par l’appareil aux opérations terrestres et au maintien de la supériorité maritime américaine, tandis que le colonel Chandler Nelms, commandant du 13e MEU, a estimé qu’il s’agissait d’un signal fort adressé aux alliés et partenaires régionaux des Etats-Unis.
Pour autant, cet enthousiasme légitime doit être tempéré par l’annonce du crash vendredi 28 d’un F-35B du Marine Corps en Caroline du Sud lors d’un vol d’entraînement. Le pilote a pu s’éjecter et est sain et sauf, tandis qu’une enquête sera ouverte pour tenter de déterminer les causes de l’accident, qui risque d’apporter de l’eau au moulin des détracteurs de ce programme d’armement considéré comme le plus coûteux de toute l’histoire militaire.