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L’armée française, témoin et ciment de l’identité nationale
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« Du jour où fut réalisée la conjonction d’un pouvoir fort et d’une armée solide, la France se trouva debout »

 

Charles de Gaulle, La France et son armée, 1938

Chaque Français se souvient de ce fier drapeau qui habille l’Arc de triomphe. Démesurément grand il se dresse devant une marée humaine qui rythme le cœur de la France. Cet Arc de triomphe, bâti à la gloire des armées de l’Empire est contemporain de la prise de conscience d’un peuple devenu nation. La République en guerre s’est construite sur le sang de son armée. Avec Valmy, la nation en armes fonde sa survie sur le mythe du citoyen soldat. Avec Austerlitz, les monarques de l’Europe entière découvrent la fureur invincible de la nation guerrière. La dalle sacrée et la flamme éternelle de la Première guerre mondiale commémorent les sacrifiés de la République, les martyrs de sa liberté.

 

L’armée – même en temps de paix – est constitutive de l’identité de la nation française. La IIIème République ne s’y est pas trompée en rétablissant, dans le sillage de la défaite de 1870, le 14 juillet comme fête nationale et son défilé militaire. Tous les régimes républicains qui ont suivi ont maintenu la tradition.

 

Même de nos jours, alors que la voix de la France défend la paix dans un monde troublé, la popularité de notre armée est à son zénith. Le 14 juillet, qui voit défiler les unités d’élite des différents corps de nos forces armées mais aussi régulièrement des jeunes recrues, a rassemblé cette année encore plus de 5 millions de Français.

 

Paradoxe s’il en est, l’Arc de triomphe, monument guerrier par excellence, devient un lieu de fête dont s’emparent des centaines de milliers de concitoyens pour célébrer la victoire sportive de notre équipe nationale. L’épopée des bleus lors du mondial de foot en Russie est même comparée à la grande armée et à sa campagne de Russie.

 

Dans la guerre, la nation française s’est retrouvée : le bourgeois de Paris et le paysan de province, le catholique, le franc-maçon et le protestant hier, le juif, le musulman et l’athée aujourd’hui. Dans le sang mêlé, la nation a appris à faire corps.

 

Si de nos jours l’immense majorité de nos concitoyens n’ont plus heureusement vocation à se battre, ils reconnaissent à leur armée ce rôle fondateur. L’armée n’est pas seulement garante de l’intégrité du territoire national, de la protection de nos concitoyens, de notre liberté et de nos valeurs : elle est la nation en armes. Communier autour d’elle, c’est donner corps, l’instant d’un défilé et faire vivre la France.

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