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La Chine se heurte à l’embargo onusien dans sa livraison d’armes à Bangui
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La Chine se heurte à l’embargo onusien dans sa livraison d’armes à Bangui

La République Centrafricaine délaisse-t-elle son partenariat avec l’Occident ? On se souvient de cette première livraison d’armes en janvier 2018 par la Russie qui devait équiper deux bataillons de soldats, après la levée partielle de l’embargo engagé depuis 2013.

 

Au début du mois, la remise des diplômes aux FACA (forces armées centrafricaines) se déroulait sans la présence des Etats Unis ni de l’Union Européenne, alors que la mission de formation européenne (EUTM) s’était chargée de l’entraînement des troupes. Désormais, un nouveaux contentieux place Bangui dans une situation délicate et semblerait entériner ce virage diplomatique. Depuis début juin, la Chine souhaite faire don d’un large panel d’armes létales et non létales : véhicules blindés, mitrailleuses anti-aériennes, roquettes destinées aux Forces spéciales et matériel de maintien de l’ordre pour équiper la police et la gendarmerie. Cette livraison doit se faire par l’entremise de la société d’Etat Poly Technologies, et répond au désir centrafricain de lever définitivement l’embargo valable au moins jusqu’en janvier 2019. Pour s’effectuer, la livraison devait obtenir l’aval du comité de sanctions de l’ONU, c’est-à-dire, bénéficier du consensus de la part de ses quinze membres.

 

Pour autant, trois États, sans s’opposer, ont demandé davantage de précisions. La France et les Etats Unis estiment qu’il n’y a pas à ce jour de menace aérienne en Centrafrique, ce qui rend illégitime la livraison des équipements cités en amont. Les Britanniques se sont opposés au tracé que doit emprunter cette livraison, puisqu’elle traverse le Cameroun sans escorte particulière, alors que le pays est en proie à un conflit armé entre le gouvernement et la population anglophone. A New York, on adoucit le ton, puisqu’il ne s’agit pas d’engager un bras de fer avec Pékin, mais d’obtenir des clarifications afin d’engager la procédure classique qui permettrait de lever temporairement l’embargo. La Chine dispose donc de six mois pour convaincre le comité.

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