La coalition menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis a lancé la semaine dernière l’offensive « Golden victory » dans le but d’encercler la ville d’Hodeïda aux mains de la rébellion houthie. Cette offensive rassemblerait plus de 12 000 soldats pro-gouvernementaux yéménites encadrés par des forces spéciales arabes et bénéficiant d’une couverture aérienne de la coalition saoudienne. Après avoir repris le contrôle de l’aéroport d’Hodeïda mercredi 20 juin, situé à 8 kilomètres de la ville, la coalition tente de s’emparer du port de la ville. Ce port, aux mains des Houthis, par lequel transit 70% de l’aide humanitaire pour le pays est un enjeu stratégique. En effet, les Houthis en tireraient l’avantage d’avoir la main sur l’aide internationale, et bénéficieraient par ce port de la livraison d’armes dont des missiles iraniens. Sa reprise priverait la rébellion de sa principale source de revenus et la couperait de son allié chiite.
Face à la violence de l’offensive ayant déjà fait près de 374 morts, les Houthis auraient accepté de transférer le contrôle du port à l’ONU, qui en redistribuerait les revenus directement à la Banque centrale du Yémen située à Aden et relevant de l’autorité du Président en exil à Ryad Abdrabbo Mansour Hadi. Ce transfert permettrait aux Houthis d’éviter une défaite face à la coalition. Riyad et Abu Dhabi ont annoncé étudier l’acceptation de cette offre. La bataille pour Hodeïda n’en serait pas terminée pour autant, la coalition arabe en a fait la première étape vers la reprise de Sanaa, la capitale. Alors que la ville d’Hodeïda est en état de siège, comptant en son sein encore 600 000 civils, la coalition continue de la bombarder et s’apprête à couper la route qui la relie à Sanaa. La bataille pour la reprise d’Hodeïda devrait s’installer sur un temps plus long que prévu accentuant encore davantage la crise humanitaire dans laquelle le pays est plongé depuis trois années.