Dans la nuit du 17 au 18 juin 2018, une étape de plus a été franchie par Tsahal dans sa politique de refoulement de l’Iran hors de Syrie. Alors que ses précédentes frappes n’avaient visé exclusivement que des troupes affiliées à Téhéran et des armes à destination du Liban, Israël a frappé pour la première fois des milices irakiennes et syriennes. Ces frappes sont intervenues le long de la frontière syro-irakienne dans la zone de déconfliction instaurée par la Coalition internationale en vue de prévenir tout affrontement entre les FDS, coalition kurdo-sunnite et les troupes fidèles au régime syrien. A al-Hari, au sud d’Abu Kamal, un rassemblement de soldats irakiens et syriens a été visé par des avions non-identifiés en pleine nuit. Ces frappes auraient entraîné la mort de 52 soldats selon l’OSDH dont 22 miliciens irakiens relevant des Brigades du Hezbollah d’Irak (kataeb Hezbollah).
La Coalition internationale contre Daech, qui avait déjà orchestré des frappes dans cette zone, a d’abord été désignée comme l’auteur de l’attaque par Damas. Washington a nié son implication avant qu’un de ses fonctionnaires rapporte à Reuters, sous couvert d’anonymat, qu’Israël en serait très probablement l’auteur. Le discours de Benjamin Netanyahu le 17 juin contre la présence iranienne à sa frontière peut alors être entendu comme une menace à effet immédiat : « Nous agirons contre ces efforts (iraniens) où que ce soit en Syrie ». La fusillade à Bagdad le 20 juin entre la kataeb Hezbollah et la police est une première conséquence de ces frappes. Le groupe a promis de venger ses morts, pouvant présager d’une reprise des attaques chiites contre la présence américaine en Irak.