Le jeudi 31 mai, le conseil de sécurité des Nations unies a voté une résolution qui donne un mois aux belligérants sud-soudanais pour s’entendre sur un accord de paix. Cet ultimatum, présenté par les Etats Unis, a été entériné par neuf des quinze membres du Conseil. La Russie, la Chine et l’Ethiopie se sont abstenus, estimant que cette décision va à l’encontre du processus de négociation en cours et pourrait au contraire le fragiliser. Washington exige le maintien du cessez-le-feu en vigueur depuis décembre et la proposition d’un projet politique commun “viable” d’ici le 30 juin. Cet engagement s’explique notamment par la relation de proximité qu’entretiennent les Etats-Unis avec le Soudan du Sud depuis son indépendance en 2011, puisqu’il demeure son principal donateur, mais ne cache pas sa désapprobation vis-à-vis de la gestion du gouvernement du président Salva Kiir. En effet, le pays s’est enlisé dans une guerre civile depuis 2013, lorsque le premier ministre a été accusé par M. Kiir d’organiser un coup d’Etat. Le conflit a débouché sur une vague migratoire massive (quatre millions de déplacés), des dizaines de milliers de morts et une crise humanitaire sans précédent. L’accord de paix conclu en 2015 a été violé à de nombreuses reprises, ce qui a entraîné la reprise des négociations en Ethiopie. En l’absence d’avancées significatives, les diplomates pourraient sanctionner six responsables sud-soudanais accusés de saper le processus de paix et de bloquer l’aide humanitaire : les ministres de la Défense et de l’Information, ainsi que des hauts responsables militaires. Les Etats Unis envisagent également un embargo sur les armes, après avoir “perdu patience” selon les mots de l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.