Le lancement de l’opération turque « Rameau d’olivier » le 20 janvier contre l’enclave kurde d’Afrin au nord de la Syrie avait entrainé une « pause » assumée par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) dans leur lutte contre Daech après s’être emparés de nombreux villages dans la région Deir-Ez-Zor au nord de la Syrie. Les dernières forces de Daech ont pu se réorganiser depuis février 2018 en profitant d’un triple désengagement : le régime syrien lançait une grande offensive dans la région de Damas, les Kurdes défendaient leur position contre la Turquie, la coalition internationale se préoccupait davantage de l’utilisation des armes chimiques par le régime syrien et de l’influence iranienne.
Cette situation avait même contraint l’Irak à intervenir militairement sur le sol syrien pour détruire les bases-arrières de Daech. L’annonce le 1er mai par les FDS du lancement de leur phase finale contre Daech nommée « Roundup » a été saluée par les États-majors occidentaux et accompagnée d’une vaste campagne de bombardements, près de 40 en une semaine d’après le général britannique Felix Gedney à la tête de la Coalition internationale contre Daech. Cette offensive est menée conjointement avec l’armée irakienne qui s’immisce de plus en plus sur le sol syrien. En moins d’un mois, une cinquantaine de djihadistes, dont des commandants, auraient été tués et cinq ont été arrêtés lors d’une opération d’infiltration derrière les lignes ennemies menée par des commandos irakiens. Cette opération a été rendue possible grâce à un travail conjoint entre la Turquie, les Etats-Unis et l’Irak qui auraient obtenu le code de communication utilisé par Daech sur Telegram leur permettant de lire leurs messages. Les autorités auraient ensuite obtenu d’un membre de Daech détenu qu’il donne un point de rendez-vous aux cinq commandants près de frontière irakienne pour les appréhender.