D’après les extraits non classifiés du résumé opérationnel publié par le ministère de la défense américain le 10 mai dernier, l’embuscade de Tongo Tongo au cours de laquelle quatre soldats américains et autant de soldats nigériens ont perdu la vie en octobre dernier au Niger laisse transparaître des “échecs et déficiences individuelles, organisationnelles et institutionnelles”. Cette enquête part du constat que les combattants islamistes étaient parvenus à créer un effet de surprise tactique conjugué à une supériorité numérique marquée par un rapport de trois contre un. Parmi les principaux facteurs identifiés, sont soulignés : une préparation insuffisante, un défaut d’autorisation lié à une mauvaise qualification de la nature de la mission et un équipement inadéquat. Le Pentagone a annoncé que chacun de ses facteurs ferait l’objet de mesures idoines pour y remédier.
Le Pentagone salue toutefois le soutien apporté par l’aviation française, déployée dans le cadre de l’opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne. En effet, les rapporteurs estiment que les unités françaises et nigériennes impliquées sur place, qui ont assisté “sans hésitation” les forces américaines au contact des djihadistes, ont “très probablement” sauvé la vie de nombre de ces soldats.
Alertée de l’attaque en cours par le biais d’officiers de liaison et ayant reçu une demande d’assistance, l’armée de l’air française aurait ainsi envoyé un Mirage 2000D effectuer “une démonstration de force”. Si les forces françaises, bien qu’armées, n’auraient pu identifier et établir de communication avec les troupes américaines engagées au sol, relate le rapport du Pentagone, celles-ci ont pu voler à basse altitude, contraignant l’ennemi à cesser toute attaque et à se disperser. De plus, des forces françaises de l’opération Barkhane auraient évacué à bord de leurs hélicoptères les soldats américains ayant survécu à l’embuscade.
Le ministère de la défense américain reconnaît ainsi le rôle essentiel joué par les armées françaises dans le cadre de cette attaque conduite par des combattants affiliés à l’Etat Islamique : les démonstrations de force de l’aviation française ont ainsi empêché les survivants d’être envahis et ont conduit “l’ennemi à se replier afin d’assurer sa couverture”.
Pour retrouver le communiqué du département de la défense, suivez ce lien :
https://www.defense.gov/