Le 19 avril dernier, deux F-16 de l’armée de l’air irakienne ont bombardé un quartier général supposé abriter des membres de Daech près de la localité d’Abu Kamal au sud-est de la Syrie, à 50 kilomètres de la frontière irakienne. Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a commenté cette intervention déclarant que « le vrai danger est la présence de Daech en Syrie » et a revendiqué la mort de 36 djihadistes. L’opération irakienne témoigne du manque de volonté des belligérants de détruire les dernières poches de résistance du groupe djihadiste entre Abu Kamal et Al-Qaïm en Irak. En premier lieu, les FDS se sont redéployées au nord pour contrer l’offensive turque, et ont ainsi stoppé leurs opérations contre Daech. D’autre part, la coalition a annoncé mettre en « pause » ses bombardements au mois de mars. Enfin le régime syrien a redéployé ses principales brigades dans la région de Damas pour reprendre la Ghouta et les autres quartiers rebelles. Alors que les belligérants sont fixés sur de nouveaux objectifs, l’organisation de Daech se restructure dans ces dernières poches. En l’occurrence les forces de Bachar al-Assad ont annoncé avoir vaincu les forces de l’état islamique la région d’Abu Kamal sans que leur victoire soit effective. Plus de cinq villages sont encore occupés par Daech. Les Américains auraient donc demandé au gouvernement irakien, en contact avec le régime syrien, d’intervenir à leur place. Une coopération lacunaire, une géographie favorable aux groupes armés insurrectionnels et un investissement de faible ampleur des belligérants servent aujourd’hui la restructuration de Daech, qui s’est montré capable il y a moins d’un mois de lancer un raid contre une caserne du régime à l’est de Palmyre.