Mercredi 25 avril, Le Kremlin, par la voix de Dmitri Peskov, son porte-parole, a fait part de la réaction du gouvernement russe quant à la proposition relative à la potentielle révision d’un accord sur le nucléaire iranien lancée par Emmanuel Macron lors de sa visite aux Etats-Unis. Cet accord a été signé à Vienne par l’Iran ainsi que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Chine et la Russie, le 14 juillet 2015, au terme de douze années de négociations.
Le 23 avril à Pékin, lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec son homologue chinois, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov déclare qu’il était “contre-productif de tenter de réduire à néant les efforts internationaux entrepris depuis des années par le groupe P5+1 et l’Iran” et “inacceptable de revoir des accords de ce genre. Ce serait remettre en cause l’un des acquis diplomatiques les plus importants de ces dernières années. La Russie et la Chine mettront tout en œuvre afin d’empêcher un développement aussi dangereux.” Cette révision vient pallier la menace de Donald Trump de s’en retirer, ce qui signerait l’arrêt de mort de ces accords. Selon la Russie, l’hypothèse d’Emmanuel Macron quant à la possibilité d’une révision de ces accords est irréaliste, et Dmitri Peskov a déclaré que cet accord était “sans alternative”. Cependant la Russie prévient également que la sortie des Etats-Unis de ces accords engendrerait une forte instabilité au Moyen-Orient, car l’Iran n’acceptera aucune nouvelle négociation, ce qui le conduira a fortiori à développer son arsenal nucléaire. De plus, selon des diplomates russes interrogés par la chaîne RBK, une sortie américaine des accords déprécierait fortement la crédibilité des Etats-Unis à la veille d’une rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un.