Par Sabil Zeroual
Etat des lieux
Les Forces Navales algériennes connaissent depuis le milieu des années 2000 une phase de modernisation et des investissements conséquents qui font d’elles un partenaire de premier plan pour les nations européennes dans le cadre méditerranéen. Elles disposent aujourd’hui de capacités conséquentes, rares parmi les marines africaines. Traditionnellement vouées à un rôle de défense côtière et de protection des eaux territoriales, elles ont connu ces dernières années un bouleversement qui interroge la nécessité d’un renouveau doctrinal. Historiquement dotées de navires fournis par les Soviétiques, les forces navales algériennes diversifient depuis 2006 leurs fournisseurs, ce qui ne va pas sans poser une série de questions d’ordre politique et logistique.
La modernisation et l’expansion de la flotte sous-marine
Les forces navales algériennes, avec la marine égyptienne et la marine sud-africaine, sont l’une des trois marines du continent à disposer d’une composante sous-marine. Cette composante n’est pas récente en Algérie, puisqu’elle a d’abord été développée grâce à l’acquisition de sous-marins de classe Roméo au début des années 1980, suivie par l’achat de 2 sous-marins de classe Kilo 877 à la fin de la décennie, avant que l’URSS ne s’effondre. Les capacités sous-marines représentent donc, pour la marine algérienne, un savoir-faire ancien et hautement stratégique.
En 2006, les Forces navales passent commande de deux nouveaux sous-marins de classe Kilo 636 pour environ 400 millions de dollars, et lancent un programme de modernisation des Kilo 877 plus âgé – les Romeo ayant été entre temps retirés du service. En 2014, deux nouveaux sous-marins de classe Kilo 636 sont commandés. Le premier d’entre eux devrait être livré durant l’année 2018, le deuxième en 2019.
Pour la marine algérienne, la pertinence de l’acquisition des sous-marins russes produits par Rubin a résisté à la chute de l’URSS : de telles acquisitions lui permettent de limiter ses problèmes logistiques, tout en continuant à se procurer des sous-marins du même type, qui sont dotés de capacités très intéressantes pour des sous-marins à propulsion diesel, notamment en termes de furtivité.
L’acquisition de navires de sauvetage modernes
L’achat en 2010 de trois navires de sauvetage, des sisterships de l’« Abeille Bourbon » affrétés par la Marine nationale française, est une nouveauté pour les Forces navales, qui ne disposaient pas jusque là de véritables navires de sauvetage en mer. Plusieurs accidents au large des côtes algériennes, notamment le naufrage du Béchar en 2004 ont rendu nécessaire la mise en place de ces capacités nouvelles.
Ces navires sont avant tout destinés au sauvetage en mer, mais aussi à la protection des côtes et à l’assistance aux navires marchands. Dans le cadre de la coopération accrue entre les Forces navales algériennes et les marines européennes, qui passe notamment par la coopération 5+5 défense, ils permettent à l’Algérie de jouer un rôle important dans les opérations conjointes ; ils sont par exemple déployés dans les exercices de sécurité maritime et de sauvetage MEDEX et Phoenix Express. Des accords de coopération ont par exemple été signés en 2012 avec la France, et des commissions mixtes se réunissent pour discuter les différents aspects de cette coopération.
La création d’une force aéronavale
Avant une récente phase de modernisation, la marine algérienne ne disposait pas de ses propres hélicoptères. Les trois hélicoptères Kamov, deux Ka 32T et un 32C qu’elle utilisait dans ses missions de sauvetage, étaient rattachés aux Forces Aériennes. La marine avait donc besoin de ses propres appareils, pour le sauvetage en mer, mais également pour opérer depuis ses nouveaux navires. Aussi, en 2007, les Forces navales ont-elles commandé à Agusta Westland 6 AW101 « Merlin », dont l’un a été perdu lors d’un accident en 2017, et 4 Super Lynx Mk130, tous destinés au sauvetage en mer.
A cette dizaine d’appareils viennent s’ajouter trois nouveaux AW139, qui ont été commandés à une date inconnue, avant d’être aperçus en 2014 en Italie. En commandant ces 13 hélicoptères, les Forces Navales répondaient à un important déficit capacitaire qui empêchait la marine de surveiller le millier de kilomètres du littoral algérien.
En ce qui concerne les missions plus traditionnelles 6 hélicoptères Super Lynx MK140 ont été commandés avec 2 frégates Meko A200AN : 3 de ces appareils sont destinés aux missions anti sous-marines (ASW) et 3 à la lutte contre les objectifs de surface (ASuW). Ils sont équipés de missiles Mokopa d’une portée d’une dizaine de kilomètres, produits par la société sud-africaine Denel, de torpilles MU90 Impact et d’un sonar Compact FLASH. Chaque frégate Meko peut embarquer un MK140 ASW et un MK140 ASuW, constituant ainsi un détachement aéronaval complet.
Il semble que les 2 autres MK140 assurent une rotation des appareils sur les navires. Au sein des Forces Navales algériennes, des navires nécessitant un détachement aérien sont encore en service, et une rumeur d’achat portant sur 5 AW101 supplémentaires, destinés aux opérations amphibies, persiste. Il est probable que de nouvelles acquisitions soient programmées lorsque l’usine d’assemblage de Leonardo en Algérie sera opérationnelle d’ici à 2019. Un Kamov 52K aurait également été testé par la marine algérienne courant 2015. Si cet appareil intéresse effectivement les Forces Navales, une commande, si elle venait à se réaliser, concernerait probablement moins d’une dizaine d’unités.
Une flotte de surface modernisée, mais hétéroclite
Avant ce programme de modernisation, la flotte de surface algérienne était limitée à des navires soviétiques de faible tonnage, dont l’âge commençait à se faire sentir ; il s’agit sans doute de la branche des forces navales dont la transformation a été la plus spectaculaire. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, elle ne disposait que de 3 frégates de classe Koni II, modernisées en 2010 et 2011, de trois corvettes de type Nanuchka II, et d’une série de quatre corvettes de conception locale, les classes Djebel Chenoua et Rais Hassan Barbière, la dernière ayant été conçue récemment.
A ces unités légères s’ajoutent des unités plus petites, ainsi que 2 navires amphibies, de classe Kalaat Beni Hammad. D’un tonnage de 2450 tonnes, construits au Royaume-Uni et récemment modernisés par Navantia, ces bâtiments peuvent embarquer 240 fusiliers-marins, 7 véhicules blindés – par exemple les BTR 80, dont sont dotés les régiments de fusiliers-marins – et le matériel afférent.
Un ambitieux programme de modernisation fut étudié à partir du début des années 2000 ; sa mise en œuvre débuta en 2006. Les appels d’offres auxquels il a donné lieu sont par ailleurs ouverts et ne sont donc plus limités à des sociétés russes ou de l’ancien bloc de l’Est. La marine cherche donc à diversifier ses fournisseurs, dans un souci d’ouverture politique, et peut-être en vue d’approfondir leur coopération avec l’OTAN et les pays européens. L’achat de navires plus modernes facilite la coopération navale, dans la mesure où certains standards, notamment les normes OTAN sont ainsi partagés, et où la marine algérienne peut se permettre d’engager des moyens plus conséquents. Elle gagne ainsi en stature sur le plan symbolique.
Le LPD Kalaat Beni Abbes
Le joyau des Forces Navales demeure le LPD de classe San Giorgio modifié, le Kalaat Beni Abbes. Construit par Fincantieri et livré en 2014, il a un tonnage de plus de 9000 tonnes et dispose d’un pont d’envol continu. L’acquisition d’un tel navire s’inscrit pleinement dans le plan de modernisation décidé dans les années 2000. Il faut par ailleurs noter que ce programme incluait l’achat d’un second navire de ce type. Certaines sources font ainsi état d’une option pour l’achat d’un autre LPD, mais qui ne s’est pas matérialisée jusqu’à présent. Il est probable que cette option ait été gelée.
Pour un navire de cette dimension, ses capacités sont très intéressantes. En effet, il est non seulement armé d’un canon Oto Melara de 76mm, mais également de 8 missiles de défense aérienne à courte portée Aster 15, dans des lanceurs verticaux Sylver A50, qui permettent par ailleurs l’utilisation d’Aster 30.
Son pont d’envol lui permet d’accueillir 3 hélicoptères AW101, voire plus s’il s’agit de Lynx. Il dispose d’un hangar central renforcé pour recevoir une quinzaine de chars T90 – qui équipent les formations blindées algériennes. Son équipage est composé de près de 150 officiers et marins ; l’espace disponible à bord permet d’accueillir environ 450 fusiliers marins, sans compter un hôpital de 60 lits. La pièce principale de sa suite radar est un EMPAR similaire à ceux des Frégates Multi Missions (FREMM) Horizon/Orizzonte, ce qui dote ce Bâtiment de Commandement et de Projection des Forces d’excellentes capacités de détection. Les Aster 15 lui permettent de défendre son environnement immédiat. Il est également doté de 7 chalands de débarquement différents, dont une partie a été fabriquée localement, par l’Entreprise de Construction et de Réparation Nautique (ECRN), une entreprise publique dirigée par les Forces Navales.
Les frégates Meko
A ce BCPF, les Forces Navales ajoutent deux Frégates Meko A200AN, fabriquées par Thyssen Krupp Marine System (TKMS) à partir d’un design vendu à la marine Sud-Africaine.
Elles constituent une avancée technologique majeure pour la flotte algérienne. D’un tonnage de 3500 tonnes, elles disposent d’un armement conséquent : un canon Oto Melara 127/64 de 127 mm pouvant utiliser des obus Vulcano fabriqués par Leonardo, et des obus à longue portée disponibles en différentes variantes, capables d’atteindre des cibles jusqu’à cent kilomètres de distance. Ses capacités de défense antiaérienne reposent sur des missiles de fabrication sud-africaine, des Umkhonto IR, d’une portée d’une quinzaine de kilomètres, répartis dans 32 lanceurs verticaux par frégate, ce qui reste conséquent pour un navire de cette dimension.
En ce qui concerne l’armement antinavire et contre des cibles terrestres, chaque MEKO dispose de 16 missiles RBS15 Mk3, fabriqués par la société suédoise SAAB. Selon le constructeur, la portée de ces missiles est supérieure à 200km, ce qui constitue véritablement une révolution capacitaire pour la flotte de surface algérienne. L’armement est enfin complété par 2 lanceurs de torpilles MU90 et un sonar Kinglip de Thalès.
Viennent s’y ajouter un Super Lynx dédié aux missions «ASW» et un autre aux missions « ASuW » ainsi qu’à des tâches de transport et de soutien aux fusiliers marins ; ils sont notamment équipés de mitrailleuses de sabord de type M2HB, probablement achetées à FN Herstal. Une option d’achat sur une ou deux frégates supplémentaires existerait par ailleurs, mais elle n’a pas été levée jusqu’à présent. Il est probable, au vu du contexte budgétaire serré, que cette option ait été temporairement gelée. Quoi qu’il en soit, du fait de leurs capacités et de leur armement, ces frégates constituent les principaux navires de première ligne des Forces Navales algériennes, et leur coût de fonctionnement est sans doute élevé.
Les corvettes
A ces deux frégates de première ligne, viennent s’ajouter trois corvettes de type C28A, commandées en 2012 à la société chinoise China State Shipbuilding Corporation CSSC et construites sur le chantier naval Hudong-Zhonghua de Shanghai. D’un tonnage de 3000 tonnes à pleine charge et d’une longueur de 120 mètres, leur armement est diamétralement opposé à celui des Meko A200AN. Essentiellement fabriqué en Chine, à l’exception du canon italien NG-16-1 de 76mm, il est en effet beaucoup moins conséquent; pour la défense antiaérienne, le navire est équipé de 8 lanceurs FMN 90 pour missiles HQ7, d’une portée de 15km. Ces missiles ne sont pas stockés dans des lanceurs verticaux ou VLS, ce qui peut réduire sensiblement l’évolution de systèmes d’armes du navire et pourrait compliquer d’éventuelles modernisations.
Son radar est le Smart mk2, qui équipe également les Sigma marocaines. Ces corvettes C28A sont également dotées de 8 missiles C802A d’une portée de 180 kilomètres. Il faut noter que le C802, ancienne variante du missile, est déjà présent dans les Forces Navales et équipe les corvettes Djebel Chenoua. Leur armement sous-marin est constitué par 2 lanceurs triples de torpilles de 324mm.
Il est intéressant de se pencher sur le choix de CSSC pour ce contrat: les navires ont été livrés rapidement ; le contrat semble du reste inclure d’une part une option concernant trois autres navires, et d’autre part un vraisemblable transfert de technologie qui pourrait donner lieu à la modernisation des chantiers navals de l’ECRN. Outre ce volet industriel, la capacité du géant chinois à livrer des navires modernes répondant exactement au cahier des charges, avec des coûts de fonctionnement et d’entretien réduits semble avoir joué en sa faveur. Il est possible que l’option d’achat soit levée et qu’elle concerne une version évoluée de la C28A, telle qu’elle fut montrée en novembre 2016 au salon IDEAS, qui s’est tenu à Karachi. Il y aurait par ailleurs plusieurs employés de CSSC sur la base navale de Mers el Kebir, où se trouvent les principaux chantiers de l’ECRN.
De même, au vu de l’importance donnée à la protection des ports par la marine et au nouveau projet de port en eaux profondes développé à l’ouest d’Alger, les QBJ ont lancé vers 2014 un programme d’acquisition de navires de lutte anti mines. Deux navires dérives des Katanpaa livrés à la marine finlandaise ont été commandés à Fincantieri. Il y aurait également une option pour un à deux navires supplémentaires. Il s’agit là d’une capacité acquise par les QBJ qui lui faisait cruellement défaut.
Quel est le coût de ces acquisitions ?
Avec ces achats, la Marine algérienne semble s’orienter vers une stratégie intéressante, une sorte de mix « high/low », c’est à dire un mélange de navires occidentaux, ultramodernes, très bien équipés et très bien armés, mais dont les coûts d’utilisation sont élevés, et une seconde série de navires, certes lourds et dotés de bonnes capacités, mais moins chers, moins bien armés, et coûtant relativement peu cher à l’emploi pour remplir des missions de souveraineté. On pourrait donc distinguer une flottille destinée à la projection et à la coopération internationale, et une autre, destinée à la défense des eaux territoriales et des voies de navigations ainsi qu’aux missions de souveraineté. Cela semble d’autant plus plausible qu’il y aurait un programme destiné à l’acquisition d’un ou deux navires ravitailleurs d’environ 10 000 tonnes. Un tel navire permettrait aux Forces Navales de se déployer en dehors des eaux territoriales pour des périodes plus ou moins prolongées. Etant donnés les succès de Fincantieri et de ses filiales en Algérie, un navire de la classe de l’Etna de la Marina Militare pourrait constituer une option peu coûteuse et remplissant le cahier des charges algérien.
Ces acquisitions supposent toutefois un budget d’achat et de fonctionnement important, ce qui, compte tenu du contexte saharien, ne semble pas être la priorité de l’Etat-Major algérien. La diversité des fournisseurs et des armements va sans doute conduire à des augmentations budgétaires, afin d’assurer une disponibilité satisfaisante des navires.
Un accent mis sur la formation des équipages
La formation des équipages semble également faire l’objet d’une attention toute particulière. Les Forces Navales investissent de façon non négligeable dans la formation de ses officiers et marins, et multiplient les échanges et les manœuvres conjointes avec les marines européennes. La marine algérienne a ainsi, au début des années 2000, acheté à la Chine une frégate d’entrainement de 6000 tonnes, baptisée la « Soummam ». Elle permet aux futurs officiers de se familiariser avec la navigation dans un navire de ce type sur des durées plus ou moins longues. Ainsi, chaque année, la frégate visite plusieurs pays méditerranéens et européens, ce qui constitue une expérience intéressante pour les cadets. Outre la Soummam, les Forces Navales algériennes ont fait auprès de Damen l’acquisition d’un voilier-école baptisé « el-Mellah », construit en Pologne. Il constitue un outil pédagogique de premier plan pour inculquer aux jeunes officiers les rudiments de la navigation, en même temps qu’un prestigieux symbole pour l’institution.
Quel emploi et quelle doctrine pour les Forces navales algériennes ?
Un observateur averti pourrait se questionner sur la pertinence d’une partie des achats auxquels ont procédé les Forces Navales algériennes. Quelle est l’utilité d’un LPD de 9000 tonnes pour une marine essentiellement dédiée aux missions de souveraineté ? L’achat de deux frégates MEKO A200 fait-il sens au regard du contexte algérien ? Pourquoi ne pas renouveler en priorité les capacités de défense côtière alors que celles-ci reposent encore sur des vieux SSC-3 Styx ? Y aurait-il eu un changement stratégique et doctrinal au sein de l’état-major des Forces Navales ? A cette dernière question, il faut sans doute répondre par l’affirmative, d’autant plus que la conjoncture budgétaire des années 2000 permettaient aux Forces Navales Algériennes de mener un programme de renouvellement en adéquation avec leurs nouvelles ambitions.
Les moyens amphibies sont également utilisés pour des missions de transport le long de la côte, et le LPD, du fait de ses capacités de détection, peut servir à la surveillance des eaux territoriales – et au-delà. L’Algérie revient sur la scène diplomatique africaine, notamment à travers le soutien logistique qu’elle fournit aux forces de l’Union Africaine. Les dernières acquisitions et ces moyens de projections pourraient-elles être mises au service d’une diplomatie navale ? Du fait des capacités sanitaires dont elle dispose et des moyens qu’elle a investis dans des appareils et navires de sauvetage, l’Algérie dispose d’outils intéressants pour mener une telle diplomatie.
Cependant, rappelons que la constitution algérienne interdit théoriquement le déploiement de troupes à l’étranger ; encore faut-il expliciter le sens de l’article 29, car il peut-être soumis à différentes interprétations. L’Algérie a déjà envoyé des gendarmes et des militaires dans le cadre de missions de l’ONU et de l’UA, on peut alors penser que cela demeure possible. Or un alignement entre la diplomatie et les ambitions des Forces Navales pourrait être opéré. La question est ici essentiellement d’ordre politique.
Sources :
http://www.eastpendulum.com/cssc-devoile-nouvelle-version-de-fregate-c28a
http://www.fmprc.gov.cn/ce/cedz/chn/xw/t1414940.htm
http://www.defenceweb.co.za/index.php?option=com_content&view=article&id=50129&catid=74&Itemid=30
http://www.polandatsea.com/el-mellah-sailing-ship-begins-second-set-of-sea-trials/
https://www.defense.gouv.fr/dgris/action-internationale/environnement-proche/initiative-5-5
https://www.menadefense.net/2015/02/06/les-premieres-images-de-la-seconde-corvette-c28a/
https://www.forcesdz.com/viewforum.php?f=20
https://www.menadefense.net/2017/09/25/nouveau-concernant-lusine-dhelicopteres-leonardo-algerie/