Ce vendredi 25 octobre, un accord été trouvé entre les forces gouvernementales de Hadi et les forces du Conseil de Transition du Sud (CTS). Les premières sont soutenues par l’Arabie Saoudite, tandis que les secondes l’ont été par les Emirats Arabes Unis jusqu’en juillet-août 2019. L’accord devrait être signé d’ici mardi.
Les deux forces se faisaient face depuis la prise du port d’Aden, deuxième ville du pays, par les forces du Conseil de Transition du Sud en août dernier. Etant donné le jeu d’alliance, une telle confrontation voyait s’affronter indirectement deux puissances de la péninsule Arabique.
Un tel accord prend acte des nouvelles forces en présence dans le conflit. En effet, les forces du CTS n’avaient jusqu’alors jamais été prises en compte dans les négociations. Elles avaient certes pris part aux combats contre les Houthis, mais avaient néanmoins repoussé les forces gouvernementales d’Aden, Hadramawt, Shabwa et de la province d’Abyan. La prise d’Aden du 7 au 10 août par les forces du CTS avait créé la surprise. Mais la contre-offensive des forces gouvernementales du 22 au 25 août, après une grande résistance à Ataq, a démontré à quel point ces deux armées étaient dépendantes de leurs soutiens respectifs. Ainsi, Dubai avait déclaré en juillet dernier l’arrêt de ses aides au CTS, alors que l’Arabie Saoudite continue de maintenir les forces de Hadi sous son aile. De plus, le 21 août, les EAU ont retiré leur soutien en carburant et en munitions au CTS. Désormais, les forces de Hadi occupent de nouveau Aden, et contrôlent le corridor énergétique de Mardi-Shabwa.
Le contenu de l’accord, fruit de plusieurs mois de discussion entre les Emirats et la monarchie Saoud depuis août, stipule que la résolution des questions de séparation du Yémen, qui tenaient à cœur au CTS, seraient reportées après la fin du conflit avec les Houthis. Une lutte contre la corruption et des dons à la banque centrale du Yémen sont également évoqués. Le gouvernement serait remanié à 24, et partagé entre 12 membres pro-Hadi, et 12 membres issus du CTS.
Cet accord, créé sous l’égide de l’Arabie Saoudite, ressemble donc à une reprise en main diplomatique de l’activité des Emirats au Yémen par le royaume Saoud. Cette reprise en main diplomatique aurait déjà été confirmée sur le terrain, car le système de subvention de la politique locale à Shabwa serait maintenant financé par Riyad. Les forces saoudiennes investissent aussi le Sud du Yémen, en remplacement de la présence militaire émiratie.
Si un tel accord voyait le jour, l’opposition serait désormais plus directe entre les Houthis et l’Arabie Saoudite. Une telle opération renforce indubitablement la position de Riyad, récemment affaiblie avec la spectaculaire attaque sur les raffineries de l’Aramco et le très efficace encerclement de Najran par les rebelles Houthis, respectivement le 19 et 30 septembre.