Le Conseiller à la Sécurité Nationale américain, John Bolton, s’est adressé mercredi à des journalistes alors qu’il était en visite à Abu Dhabi pour rencontrer le prince Mohammed bin Zayed Al Nahyan . Il a réitéré le fait que toute attaque dans le golfe Persique serait suivie d’une « très forte » réponse de la part des Etats-Unis. Pourtant, le président Trump a déclaré quelques jours auparavant que Washington ne souhaitait pas entrer en conflit avec l’Iran. Ces approches différentes symbolisent bien la fracture qui existe au sein du gouvernement américain sur la question iranienne. Depuis quelques semaines, la tension monte entre les Etats-Unis et l’Iran et les déclarations américaines laissent planer le doute sur le plan d’action américain. Washington a accusé Téhéran d’être responsable d’un certain nombre d’incidents : sabotage de pétroliers au large des Emirats Arabes Unis, tirs de roquettes dans le voisinage de l’ambassade américaine à Bagdad, attaque de drones en Arabie Saoudite, mais aussi, selon Bolton, essai d’attaque du port saoudien de Yanbu sur la mer Rouge, quelques jours avant l’incident sur les pétroliers. Le Conseiller à la Sécurité Nationale a précisé que les attaques avaient cessé depuis quelques temps, attribuant cette accalmie au déploiement de troupes américaines supplémentaires dans la région du Golfe. John Bolton, considéré comme l’un des principaux « faucons » très hostiles à Téhéran, accuse l’Iran d’avoir mené les attaques précédemment citées sans présenter de preuves. De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif présente Bolton comme un va-t-en-guerre avançant des « accusations ridicules » tandis que son président Hassan Rouhani faisait savoir qu’il était toujours prêt à discuter avec les Etats-Unis, si ces derniers rejoignaient l’accord de Vienne dont ils sont sortis en mai 2018. L’Iran a demandé à l’Europe de lui présenter de meilleures conditions que celles de l’accord de 2015 avant le 7 juillet, sans quoi il reprendrait l’enrichissement de son uranium.