Mi-mai, des diplomates russes et américains se sont réunis pour discuter de la mise en place d’une feuille de route de 2012 concernant des élections supervisées par les Nations Unies en Syrie. Ces élections devraient pouvoir permettre au régime de Damas de reprendre une place au sein de la communauté internationale d’après l’envoyé spécial américain sur la question syrienne, James Jeffrey. Il a tout de même précisé que ces discussions n’étaient qu’une des solutions possibles : pour l’instant, rien ne garantit que cette voie sera l’issue du conflit syrien. Il a fait remarqué qu’il n’y avait pas de cessez-le-feu dans la région d’Idlib alors que le gouvernement américain le demande et qu’il n’y avait pas eu non plus de démarches pour rédiger une nouvelle constitution syrienne, alors même qu’une nouvelle constitution était requise dans la feuille de route de 2012. En enclenchant de telles démarches, le régime de Bachar el-Assad montrerait qu’il comprend le rôle qu’il doit endosser afin de mettre fin au conflit. Lors de la réunion avec les Russes à Sotchi, J. Jeffrey et Mike Pompeo ont pu rencontrer Vladimir Poutine et son ministre des Affaires Etrangères, Sergey Lavrov. Jeffrey a expliqué avoir ressenti un « intérêt sincère » de leur part dans la résolution du conflit en Syrie alors que les Etats-Unis ont abandonné leur demande que Bachar el-Assad ne fasse pas partie du futur régime syrien.
Le Conseil de Sécurité a été briefé mercredi par l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen. Il a déclaré que ces discussions entre la Russie et les Etats-Unis étaient très importantes, et qu’elles ouvraient la voie à un meilleur avenir politique pour la région. Cependant, le fait que les combats n’aient pas cessé autour d’Idlib, dernière enclave de l’opposition, complique ces efforts politiques. Jeffrey a expliqué que tant qu’un cessez-le-feu ne serait pas en place dans cette zone, les Etats-Unis chercheraient à maintenir le régime syrien sous pression avec ses outils économiques et diplomatiques. Le communiqué final de la Réunion du Groupe d’Action pour la Syrie du 20 juin 2012 qui contient la feuille de route a été approuvé par les Nations-Unies, la Ligue Arabe, l’Union européenne, la Turquie et les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. Cette feuille de route demande l’établissement d’un corps gouvernemental de transition, la rédaction d’une nouvelle constitution et la tenue d’élections. Elle a été soutenue par la Résolution 2254 du Conseil de Sécurité en décembre 2015.