Par Edouard Josse
Ce dimanche 5 mai, Tsahal a annoncé sur Twitter avoir frappé avec succès le « quartier général cyber » du Hamas dans la bande de Gaza, à la suite d’une cyberattaque d’envergure contre des cibles israéliennes stoppée par une opération de lutte informatique défensive (LID). La nature de la cyberattaque du Hamas ou les cibles israéliennes qu’elle visait n’ont pas été précisées par les autorités israéliennes.
Ces combats cyber ont été menés dans un contexte d’escalade de la violence entre Israël et le Hamas. Plus de 400 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël, entraînant des représailles aériennes de Tsahal contre l’organisation terroriste. Parmi des frappes aériennes « massives » selon les mots du gouvernement israélien, l’armée de l’air israélienne a mené un raid dans la bande de Gaza contre un bâtiment qui aurait abrité des hackers du Hamas.
Israël est ainsi devenu le premier Etat dans l’histoire à répondre à une attaque dématérialisée par la force réelle, autrement dit à frapper physiquement des infrastructures et combattants cyber. Il s’agit en tout cas du premier exemple connu de frappe aérienne conduite en représailles d’une cyberattaque ou en vue de prévenir une menace cyber.
La frappe de drone qu’ont lancé les Etats-Unis en 2015 contre le hacker en chef de l’Etat islamique en Syrie, Junaid Hussain (un individu de nationalité britannique) ne rentre pas totalement dans ce schéma. Il s’agissait alors davantage de supprimer une high value target (HIV) plutôt qu’annihiler les capacités cyber de l’ennemi dans le cadre d’une attaque en cours ou imminente. On peut donc raisonnablement considérer que la frappe israélienne constitue une première historique en la matière.