Par Georges Hagen
Le 23 mars 2019, des journalistes vénézuéliens ont aperçu deux avions des forces aérospatiales russes, un Antonov An-124 et un Ilyushin II-62M, atterrir à l’aéroport principal de Caracas avec à leur bord un haut gradé de l’armée russe accompagné d’une centaine de soldats et de 35 tonnes de matériel. Suite à ce déploiement de troupes russes sur le continent sud-américain, habituellement qualifié de « chasse gardée » des Etats-Unis, la réaction du gouvernement américain ne s’est pas faite attendre. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a averti son homologue Sergueï Lavrov que « les Etats-Unis ne resteront pas sans réaction » face au renforcement continu de la présence militaire russe dans ce pays. Le président Donald Trump a quant à lui répété que toutes les options, y compris militaires, restaient sur la table pour résoudre la crise politique et a exhorté la Russie à « quitter le Venezuela ». Les autorités russes, si elles ont reconnu l’arrivée de ce contingent, ont toutefois donné peu d’explications sur les contours de sa mission, insistant davantage sur la légalité d’une telle présence qui selon Moscou n’altère en rien les rapports de force dans la région. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a ainsi déclaré que « le séjour des spécialistes russes sur le territoire vénézuélien est régi par l’accord de coopération technique militaire entre les gouvernements de la Russie et du Venezuela, signé en mai 2001 et ratifié par les deux Etats ».
Les inquiétudes américaines suscitées par le débarquement de conseillers militaires russes – quand bien même dans un nombre relativement restreint – ne peuvent se comprendre que dans le contexte actuel de conflit politique au Venezuela. Si la crise dans ce pays capte l’attention internationale depuis plusieurs années, elle a pris un nouveau tournant au mois de janvier à la suite de la proclamation par l’opposition au régime chaviste d’un « président par intérim ». La communauté internationale se divise sur la question d’un changement de régime entre un camp, principalement occidental, qui reconnaît la légitimité du président autoproclamé Juan Guaido et un camp, notamment constitué de la Russie, qui soutient le gouvernement en place de Nicolas Maduro.
Au regard de cette situation de grande tension au Venezuela, l’arrivée de personnel militaire russe s’inscrit-elle dans le cadre d’une coopération militaire classique entre deux pays ou bien constitue-t-elle les prémices d’un engagement militaire de Moscou afin de protéger son allié ?
Le Venezuela et la Russie, une alliance militaire éprouvée
Vers la fin des années 1990, après une période d’absence conséquente à la chute de l’URSS, la Russie s’intéresse de nouveau à l’Amérique latine en tant que débouché commercial prometteur, notamment pour son industrie d’armement. Le ministre des affaires étrangères d’alors, Ievgueni Primakov, effectue une tournée dans le continent en 1997 afin de renouer des liens commerciaux et promouvoir un nouvel ordre mondial multipolaire. Primakov visite également le Venezuela et conclut un accord d’amitié et de coopération avec le gouvernement de Caracas.
L’influence de la Russie s’accentue à partir de 1999 par la conclusion d’accords commerciaux avec plusieurs pays d’Amérique latine et l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en recherche de nouveaux partenaires internationaux afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. La coopération militaire entre la Russie et la République Bolivarienne du Venezuela prend alors racine dans la signature en mai 2001 d’un accord de coopération bilatéral entre les gouvernements des deux pays.
C’est néanmoins à partir de 2006 que la coopération russo-vénézuélienne devient réellement significative, du fait des importations d’armes massives de la part des vénézuéliens. La défiance de Caracas – qui développe une rhétorique anti-impérialiste et un discours anti-américain prononcé – à l’encontre du gouvernement américain conduit Washington à refuser la vente de pièces de rechange pour les avions F-16 vénézuéliens en 2006. Les Etats-Unis parviennent même à convaincre les producteurs européens d’armement de ne plus vendre leurs produits au gouvernement chaviste. Hugo Chavez se tourne alors vers la Russie pour ses achats d’armements, réalisant un pied de nez aux américains tout en préservant sa popularité auprès de l’armée.
Les nouveaux besoins vénézuéliens en armes se sont traduits par une expansion non négligeable de l’industrie d’armement russe en Amérique latine. Entre 2001 et 2013, la Russie a vendu pour plus de 11 milliards de dollars de marchandises militaires au Venezuela, Caracas devenait alors le principal importateur d’armement russe dans l’hémisphère Ouest. Ainsi, ce pays a représenté plus des deux tiers des ventes de l’exportateur d’armes russes Rosoboronexport dans la région au cours de cette période et fait de lui le deuxième partenaire commercial de la Russie après le Brésil – l’armement représentant 59% des importations vénézuéliennes en provenance de Russie en 2013.
Plus en détails, on peut classer les ventes d’armes russes entre 2006 et 2014 en trois groupes d’achat. Un premier groupe estimé à 4 milliards de dollars inclut les avions de combats, les hélicoptères et les armes légères. Le Venezuela a ainsi acheté 53 hélicoptères – 38 Mi-17V-5s, 10 Mi-35M2 hélicoptères d’attaque, 3 Mi-26T2 hélicoptères de transport lourd. L’armée vénézuélienne s’est également équipée de 24 Su-30 et de 100 000 fusils Kalachnikov AK-103.
Un second groupe de ventes d’armes entre 2008 et 2011 se compose de chars, d’artillerie et de systèmes de missiles. Entre autres : 12 Tor-M1, des Zu-23, 12 9K58 Smertch, des mortiers de 120 mm 2s23, des systèmes de missiles sol-air portatifs Igla-S, 192 T-72B1V, des transports de troupes blindés BMP-3 et BTR-8A, systèmes de missiles de défense côtières Bal-E et les systèmes de missiles de défense anti-aérienne Buk-2ME et S-300VM (Antey-2500).
Un dernier groupe d’achat d’armes négocié en 2012 n’a été que partiellement complété à cause de la détérioration de la santé économique du Venezuela. Il incluait notamment des sous-marins, des navires d’attaque rapide, des Mi-28 et des avions Yak-130 pour remplacer les F-5 vénézuéliens vieillissants.
Globalement, selon Rosoboronexport, l’armée vénézuélienne est équipée de l’ensemble de la technologie d’armement russe à l’exception des composantes maritimes et aérospatiales.
Ces ventes d’armes en direction du Venezuela impliquaient en conséquence des besoins accrus en termes d’assistance technique militaire. À ce titre, deux contrats ont été signés avec Rosoboronexport en 2006. L’un porte sur la création au Venezuela d’un centre d’entraînement au pilotage des hélicoptères Mil. Ce centre a été fraîchement inauguré le 29 mars dernier. Un second contrat prévoit la construction d’une usine de production de fusils Kalachnikov et de munitions. Cependant, le lancement de la production est sans cesse reporté malgré les 474 millions de dollars déjà investis par l’exportateur russe. En outre, des discussions sont en cours afin d’accroître les échanges entre instituts de formation militaire et faciliter l’accueil de cadets vénézuéliens en Russie.
Des échanges diplomatiques et stratégiques soutenus
En ce qui concerne les échanges commerciaux non-militaires, ils se caractérisent essentiellement par des importations d’automobiles russes. La Russie a au cours des deux dernières décennies étendu son champ d’activité au Venezuela à d’autres secteurs que celui de l’armement, comme dans le secteur minier ou de la construction portuaire. Nonobstant, ces activités restent modestes ou ne surmontent pas les difficultés liées à la crise actuelle. Au-delà des exportations d’armements, les intérêts russes se concentrent avant tout dans le domaine de l’extraction pétrolière. Tirant avantage des bonnes relations russo-vénézuéliennes, un consortium de compagnies énergétiques russes s’est engagé en 2009 à investir 16 milliards de dollars dans le complexe pétrolier de Junin-6 en partenariat avec la compagnie pétrolière d’Etat vénézuélienne PDVSA. Néanmoins, du fait de retards répétés dans la production imputables aux partenaires vénézuéliens, les multinationales russes se retirent à partir de 2013, vendant leurs parts à Rosneft qui poursuit ses investissements.
Malgré l’importance que revêt le Venezuela pour la Russie dans les domaines de l’armement et de l’extraction pétrolière, les relations qu’entretiennent les deux nations se fondentd’abord sur des intérêts stratégiques communs. Si Caracas est largement dépendante de la Russie pour ses importations d’armes et pour le développement dans sa filière pétrolière, l’importance de ces échanges est à relativiser pour Moscou. L’essentiel du marché pour l’armement russe ne se trouve pas en Amérique latine mais en Asie. De 2012 à 2016, on estime à environ 6% la part des pays latino-américains dans les exportations globales d’armes pour la Russie ; le Venezuela atteignant 4,92%. La vente d’armes et l’assistance technique militaire ont servi de point d’ancrage d’une alliance stratégique de long terme qui prend tout son sens dans la crise d’aujourd’hui.
La stratégie russe en Amérique latine : l’équilibre des menaces
Les motivations du réengagement de la Russie en Amérique latine – adoptant le Venezuela comme son allié privilégié dans la région – se précisent au cours des années 2000. Pour les autorités russes, le retour dans l’hémisphère ouest est une réaction à ce qu’elles perçoivent comme une attitude agressive de la part de l’ancien adversaire américain. La Russie considère en effet comme une menace à sa sécurité et à ses intérêts le déploiement de forces de l’OTAN dans son « étranger proche ». En réinvestissant le continent américain, Moscou souhaite montrer la capacité de ses forces armées à se projeter rapidement dans une zone éloignée de ses frontières et à proximité des Etats-Unis. En créant une situation militaire potentiellement inquiétante pour la sécurité des USA, le Kremlin espère obliger Washington à fixer des ressources pour parer à cette nouvelle vulnérabilité à ses portes, et in fine, à détourner l’attention américaine du voisinage de la Russie ou d’autres régions du monde.
Concrètement, ce réengagement prend la forme d’une coopération militaire qui permet la projection des forces armées russes dans la région. Cette coopération est rendue particulièrement visible à l’occasion de crises qui ont un impact direct sur les intérêts russes. En 2008, immédiatement après la guerre en Géorgie, la Russie envoie deux bombardiers Tu-160 à capacité nucléaire effectuer des exercices dans les Caraïbes. En février 2015, alors que la pression de l’administration Obama sur la Russie est forte en raison du conflit en Ukraine, le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, annonce alors son souhait d’établir au Venezuela des bases militaires permanentes afin de renforcer ainsi sa présence militaire à proximité des Etats-Unis.
Pour le Venezuela de Hugo Chavez, les principaux moteurs d’une coopération militaire avec le Kremlin ont été de s’affranchir de l’influence américaine jugée néfaste tout en satisfaisant les besoins des forces armées vénézuéliennes ; desquelles Hugo Chavez était issu et sur lesquelles il comptait pour asseoir son pouvoir. En outre, pour construire la symbolique du régime, le pouvoir chaviste s’est appuyé sur la désignation d’un ennemi intérieur – l’opposition de droite – manipulé par une puissance étrangère – Les Etats-Unis. Dès lors, le régime de Chavez n’a eu de cesse de chercher le parrainage du Kremlin afin de défier ouvertement la Maison Blanche et d’assurer la pérennité de son pouvoir. Par ailleurs, en se posant comme la figure de proue de l’anti-américanisme, Hugo Chavez engrangeait des gains politiques sur la scène internationale en gagnant en visibilité et en affirmant son leadership au sein de la gauche latino-américaine.
Pour ces raisons, le défunt président Chavez s’était montré réceptif aux positions russes dans la région et enthousiaste à l’idée d’accueillir des forces armées russes. Son gouvernement fait partie du nombre restreint d’Etats à avoir reconnu les régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud au lendemain de la guerre russo-géorgienne de 2008. Comme décrit précédemment, un mois seulement après la fin des hostilités, il accueille deux bombardiers russes Tu-160. Cette même année, le Venezuela est la première étape de la flottille russe qui mène pour la première fois des exercices militaires conjoints dans la mer des Caraïbes depuis la crise des missiles de Cuba. Le régime chaviste réitère maintes fois son offre d’accueillir à plus long terme des forces armées russes, montrant ainsi sa volonté d’aller au-delà de la rhétorique anti-américaine. Par exemple, le projet d’établir une base sur l’île de La Orchilla pour des bombardiers stratégiques est avancé bien que finalement abandonné par le président Dimitri Medvedev.
Par la suite, le président Nicolas Maduro poursuit les efforts de son prédécesseur vers une collaboration militaire plus étroite avec la Russie. Les bombardiers stratégiques russes prennent à nouveau part à des entraînements avec l’aviation vénézuélienne en 2013 et en décembre 2018. Au vu de la crise qui secoue son pouvoir, Maduro se montre également plus que jamais intéressé par une coopération militaire étroite avec son allié russe aux fins d’assurer la survie du régime. Il obtient ainsi en 2017 un nouveau prêt d’un milliard de dollars pour financer l’achat d’armements russes. Une somme qu’il s’empresse de dépenser. La Russie est également demandeuse d’une collaboration militaire plus poussée avec Caracas. Lors de sa tournée en Amérique latine en 2015, Sergueï Choïgou annonce la volonté de Moscou d’établir un réseau de bases navales et aériennes qui permettent l’accueil et le réapprovisionnement de ses forces armées et ainsi augmenter la fréquence des exercices. Le Venezuela est évidemment privilégié pour faire partie des pays hôtes. Cet objectif a fait l’objet des dernières discussions officielles lors de la venue du président Maduro à Moscou en décembre dernier. L’ancien projet d’aménagement des infrastructures militaires vénézuéliennes sur l’île de La Orchilla semble d’ailleurs refaire surface afin de permettre une présence permanente d’un contingent russe.
L’arrivée de spécialistes russes au Venezuela : engagement militaire ou coopération ?
La récente arrivée de « spécialistes » russes répond donc au désir d’intensification de la coopération militaire exprimé par les deux alliés. Néanmoins, plusieurs éléments semblent signaler que la Russie prend la voie d’un engagement militaire au Venezuela qui dépasse le simple cadre de la coopération militaire.
D’abord le timing de cet envoi de personnel militaire n’apparaît pas anodin. Les récents développements politiques et la perspective d’un changement de régime à Caracas ont conduit à des prises de positions diplomatiques affirmées parmi les acteurs internationaux. Moscou a fait savoir qu’elle n’accepterait pas une intervention militaire directe américaine en vue de la destitution d’un gouvernement qui lui est allié. À l’évidence, le Kremlin aurait beaucoup à perdre dans l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement pro-occidental qui compromettrait toute sa stratégie de réengagement en Amérique latine. En envoyant un contingent, la Russie tente de conjurer une telle intervention et protège ses intérêts au Venezuela. L’arrivée de ce contingent s’est effectuée dans un aéroport civil en plein jour à la vue de tous ; ce qui laisse penser que cet envoi de troupes relève davantage d’un message clair envoyé par la Russie aux Etats-Unis que d’une obligation contractuelle d’assistance technique militaire.
Au reste, ni la durée ni les contours de la mission des dits « spécialistes » n’ont été clairement explicités. Bien qu’un centre d’entraînement ait bien été inauguré – en présence de l’attaché militaire de l’ambassade de Russie au Venezuela – peu de jours après le débarquement de soldats russes, ni ce centre ni aucun programme de coopération actuel ne justifie a priori un tel déploiement comme le suggèrent certains médias russes. Le centre doit être effectivement opéré par le personnel militaire vénézuélien déjà formé à l’utilisation des ses équipements. Les déclarations officielles russes ou vénézuéliennes restent vagues et invoquent des « consultations organisationnelles et techniques ». Des sources informelles russes ou américaines dressent, parmi le personnel militaire fraichement débarqué, le portrait de cyber-combattants. Certains médias pro-Kremlin évoquent le déploiement de forces spéciales et des reporters sur place font état d’un flux entrant continu de mercenaires des compagnies militaires privés russes. Si ces informations s’avéraient vraies, alors les conseillers militaires russes endosseraient de facto un rôle plus actif dans le soutien aux forces de sécurité du régime.
Le profil même de l’officier commandant laisse perplexe quant au caractère de pure assistance technique attribué à la mission. Le général de Corps d’armée Vassili Tonkochkourov occupe un poste haut placé dans la hiérarchie militaire en tant que chef-adjoint de l’Etat-major des forces armées russes. Il a de plus le portefeuille de l’organisation et de la mobilisation au sein de l’Etat-major. Cet officier-général a donc les capacités et l’autorité nécessaires pour assurer un rôle de commandement et assumer la direction d’un théâtre d’opération si les circonstances venaient à le requérir; en particulier en cas de durcissement de la confrontation politique au Venezuela.
Enfin, aucune limite de temps n’a été fixée pour encadrer le séjour des militaires russes. Selon les propres mots de Maria Zakharova, directrice de l’information et de la presse du ministère des affaires étrangères russe, le personnel militaire restera « aussi longtemps que nécessaire et aussi longtemps que le gouvernement du Venezuela en ressentira le besoin ».
Ce dernier élément concorde avec l’objectif de Moscou de consolider durablement sa présence militaire au Venezuela, et plus largement de se réengager en Amérique latine afin de troubler l’agenda états-unien. Pour l’heure, l’engagement militaire russe est très limité ; aucune mission opérationnelle n’a été officiellement attribuée au nombre restreint de soldats sur place. La tentation d’appliquer le schéma syrien d’« opérations militaires limitées à l’étranger » pourrait s’avérer forte si le régime de Maduro vacillait. Néanmoins, les dirigeants russes ont jusqu’ici pris soin d’avancer prudemment sur un continent qui retient toujours autant l’attention particulière de Washington.
SOURCES ET REFERENCES :
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« The Return of the Bear? Russian Military Engagement in Latin America: The Case of Brazil » Augusto César Dall’Agnol, Boris PeriusZabolotsky, Fabiano Mielniczuk – MilitaryReview Online Exclusive, juillet 2018
« The new russian engagement with latin america: strategic position, commerce, and dreams of the past » R. Evan Ellis – U.S. Army War College, Strategic Studies Institute, juin 2015
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« Russian deployment in Venezuela includes ‘cybersecurity personnel’: U.S. official » Matt Spettalnick – Reuters, 26 mars 2019 (https://www.reuters.com/article/us-venezuela-politics-russians-idUSKCN1R72FX)
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« Trump Warns Russia to ‘Get Out’ of Venezuela » Katie Rogers – The New York Times, 27 mars 2019 (https://www.nytimes.com/2019/03/27/us/politics/trump-russia-venezuela.html)
« Why is Russia helping Venezuela? » Anatoly Kurmanaev – The New York Times, 8 mars 2019 (https://www.nytimes.com/2019/03/08/world/americas/russia-venezuela-maduro-putin.html)
« Векторы развития военной стратегии » – Journal des forces armées russes, 4 mars 2019 (http://redstar.ru/vektory-razvitiya-voennoj-strategii/?attempt=1)
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Сотрудничество с Венесуэлой, Rosoboronexport (http://roe.ru/export/venesuela/)
В Венесуэле состоялось торжественное открытие национального учебно-тренировочного вертолетного центра– Déclaration Rosoboronexport, 29 mars 2019 (http://roe.ru/press-centr/press-relizi/v-venesuele-sostoyalos-torzhestvennoe-otkrytie-natsionalnogo-uchebno-trenirovochnogo-vertoletnogo-ts/?from_main)
Biographie de Vitaly Tonkochkourov – Site web des forces armées russes (https://structure.mil.ru/management/details.htm?id=11123012@SD_Employee)