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Vénézuéla : l’armée américaine voit d’un mauvais œil l’activité chinoise croissante
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Vénézuéla : l’armée américaine voit d’un mauvais œil l’activité chinoise croissante

Craig Faller, l’amiral quatre étoiles à la tête du commandement américain pour l’Amérique du Sud (Southcom), a récemment déclaré que Pékin utilisait la désinformation et la diplomatie de la dette pour s’immiscer dans la crise vénézuélienne, en soutenant le maintien de Nicolas Maduro au pouvoir. Alors que l’équipe de sécurité nationale du président américain Donald Trump examine l’option d’une intervention militaire pour renverser le président Maduro, le Pentagone surveille de plus en plus les liens qu’entretient la Chine dans la crise commerciale et financière qui s’abat sur le pays sud-américain.

 

Dans une interview accordée à Foreign Policy, Craig Faller, l’amiral commandant l’US Southern Commanda mis en garde contre la campagne de désinformation menée par la Chine dans le but de blâmer les États-Unis pour les pannes de courant qui ont dévasté le Vénézuéla ces dernières semaines. Nicolas Maduro, dont le gouvernement est principalement soutenu par la Chine, la Russie et Cuba, a lui-même publiquement  accusé le Département de la Défense américain, lui imputant l’origine des coupures de courant. À la suite des pannes d’électricité, Pékin a proposé son aide au gouvernement vénézuélien pour rétablir son réseau de distribution.

 

Le Pentagone s’inquiète aussi des avancées chinoises dans d’autres domaines. Dans le Pacifique, Pékin renforce ses capacités militaires, intimide ses voisins plus faibles et menace Taïwan. En Afrique, Beijing utilise la diplomatie de la dette pour prendre le contrôle de ports, mais aussi d’autres infrastructures cruciales. En Europe, l’administration Trump pousse l’OTAN à s’attaquer aux cybermenaces et menaces commerciales chinoises potentielles.

 

En outre, la Chine tenterait de renforcer son contrôle sur l’économie vénézuélienne en investissant dans les infrastructures et en fournissant des prêts financiers massifs que Caracas aura bien du mal à rembourser. Une grande part des intérêts financiers de Pékin au Venezuela est liée aux accords de type « prêts contre pétrole », conclus entre les deux pays en 2007. En 2014, la Banque de développement chinoise avait d’ailleurs concédé au Venezuela plus de 30 milliards de dollars de prêts liés à la production de pétrole. Ces prêts ont servi à soutenir le gouvernement vénézuélien au cours des deux dernières décennies. Au total, la Chine a fourni aux pays d’Amérique latine plus de 150 milliards de dollars de prêts depuis 2005.

 

D’après certains analystes, il n’y aurait pas à l’heure actuelle d’autre acteur en Amérique latine, à l’exception peut-être des Cubains, qui tiendraient autant entre leurs mains le destin de Nicolás Maduro que la Chine (qui agit bien plus discrètement que Moscou dans le pays, mais peut-être de manière plus structurelle). La Chine installe également son empreinte technologique dans le pays. Le géant chinois des télécommunications ZTEserait en train de créer une nouvelle carte d’identité pouvant être utilisée pour surveiller le comportement des citoyens. Or en s’appuyant sur les informations de ces cartes, le pouvoir politique serait en mesure de retracer les finances d’une personne, ses antécédents médicaux et son dossier de vote, attentant ce faisant à sa liberté individuelle.

 

Dans le même temps, Pékin a vendu plus de 615 millions de dollars d’armes au Venezuela au cours des 10 dernières années, selon les informations fournies par le commandement sud-américain. Le Pentagone suit enfin de près l’évolution de la nouvelle station spatiale chinoise en Argentine, à partir de laquelle l’armée chinoise peut surveiller et potentiellement cibler des satellites américains et alliés.

 

En somme,  toujours selon certains analystes, le degré actuel d’implication géopolitique de la Chine dans la région paraît saisissant et préoccupant.

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