Le mandat de l’opération EUNAVFOR Sophia, mise en place en juin 2015, prendra fin le 31 mars prochain. Dans l’attente du Conseil européen des 21 et 22 mars, la question de son renouvellement est toujours en suspens.
L’opération de l’Union européenne contre les passeurs et le trafic de migrants en mer Méditerranée avait pourtant fait l’objet de louanges. Le 23 janvier dernier, le Commissaire européen en charge des Migrations, Dimitris Avramopoulos, qualifiait la mission de “réussite”. Cependant, ces déclarations tranchent avec l’avalanche de critiques dont elle fait aujourd’hui l’objet : d’abord formulées par le Royaume-Uni et la Belgique qui avait désengagé ses moyens navals, elles ont été ravivées lors du retrait (programmé) de la frégate allemande Ausburg en janvier dernier. Un retrait que le leader italien Matteo Salvini n’a pas tardé à mobiliser pour dénoncer les positions européennes en matière migratoire. L’opération Sophia aurait selon lui “pour mandat de débarquer tous les migrants secourus seulement en Italie”.
La prorogation de l’opération avait déjà fait l’objet de débats houleux en décembre 2018. Dans le contexte électoral actuel, les dissensions politiques fortes qui président au Conseil de mars font redouter une fin pure et simple de la mission. Il faudrait, pour l’éviter, que les chefs d’Etat et de gouvernement parviennent à s’accorder sur de nouvelles règles de répartition des migrants et demandeurs d’asile ; cœur d’un débat éminemment politique et difficile sur le régime d’asile établi par le règlement de Dublin.