Du 13 au 15 janvier 2019 s’est tenue à Sälen, en Suède, la conférence nationale de défense « Folk och Försvar » (société et défense). Cette réunion annuelle est traditionnellement l’occasion pour la Suède et ses voisins de faire un point sur l’environnement sécuritaire de la région et d’exposer les grandes orientations stratégiques du pays pour les années à venir.
Un point a tout d’abord été fait sur l’évolution de la loi de programmation militaire 2016-2020, votée en 2015. Le chef d’état-major des Armées suédoises a ainsi confirmé que l’objectif d’atteindre deux brigades opérationnelles pour l’Armée de terre à l’horizon 2020 ne sera pas respecté. Les perspectives de la prochaine loi de programmation militaire 2021-2025 ont également été évoquées, dont les principales pistes sont : le passage de deux à trois brigades pour l’Armée de terre (soit environ 4 000 soldats supplémentaires), la constitution de deux nouvelles escadres passant de six à huit le nombre d’escadres totales de l’Armée de l’air et le renouvellement de six à huit vaisseaux de surface de la Marine suédoise, dont beaucoup de bâtiments seront retirés du service en 2025. Ces objectifs des armées suédoises demeurent cependant soumis à précaution tant qu’aucune décision parlementaire ne sera venue en confirmer la programmation.
Par ailleurs, cette conférence a été l’occasion pour l’ambassadeur des États-Unis en Suède de rappeler la proximité de l’allié américain avec le royaume nordique et de consolider la coopération entre les deux pays, en dépit des déclarations isolationnistes du président Trump. Le ministre de la Défense suédois, Peter Hultqvist, a, symétriquement, dénoncé le comportement provocant de la Russie, dont il évoqué les manœuvres déstabilisatrices. Le chef des services de sécurité intérieure (Säkerhetspolisen) a lui aussi souligné que les activités russes constituaient la principale menace dans l’environnement sécuritaire suédois, bien que les services chinois et iraniens avaient également tendance à être de plus en plus actifs.