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Géorgie – Salomé Zourabichvili : le rêve franco-géorgien
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Par Anne Maurin

 

Ce dimanche 28 octobre, le peuple géorgien procède au premier tour de l’élection de son président. Parmi les candidats, la favorite Salomé Zourabichvili, franco-géorgienne, ancienne ministre des Affaires étrangères de Géorgie (2003-2005), était aussi diplomate du Quai d’Orsay, où elle a servi pendant plus de 40 ans, notamment en 2003 au poste d’ambassadeur à Tbilissi.

 

Petite fille de la légende géorgienne Niko Nikoladze, écrivain et pionnier de la construction ferroviaire dans le pays, qui a fui en France, en 1921, avec sa famille, une Géorgie envahie par l’URSS, elle est aussi la nièce de l’académicienne russophone et russophile, Hélène Carrère d’Encausse. C’est une candidate atypique pour cette élection : elle parle le Géorgien avec un accent français, et est la seule présidentiable à refuser voitures blindées et garde rapprochée. Le Courrier de Russie la nomme pour cela « l’Ovni de la politique géorgienne ».

 

Pour pouvoir se présenter aux élections, Mme Zourabichvili a dû renoncer à sa nationalité française. Principale opposante au président sortant Mikheil Saakchvili, qui la qualifie « d’abominable traitresse » dès 2005, date à laquelle il l’évince de son poste de ministre des Affaires étrangères, elle est obligée de se présenter aux élections de 2018 comme candidate indépendante, représentant toutefois un parti dont elle est la figure de proue : Le Rêve géorgien.

 

En termes d’opinion et de choix politiques, Salomé Zourabichvili soutient le partenariat stratégique de la Géorgie avec les États-Unis. Cependant, elle reste ferme sur la nécessité de ne pas tourner le dos à leur voisin russe, tant au niveau diplomatique, que stratégique ou militaire. A cet effet, sa campagne présidentielle s’appuie sur sa plus grande réussite diplomatique, en 2005 ; l’accord sur le retrait des bases militaires russes en Géorgie, conclu avec Sergueï Lavrov. Ses détracteurs la dénoncent comme vendue au Kremlin car elle écrit dans La tragédie géorgienne 2003-2008 : de la Révolution des roses à la guerre que Mikheil Saakchvili, président sortant, est la cause, le déclencheur de la guerre d’août 2008. La candidate du Rêve géorgien est cependant donnée comme favorite dans les sondages locaux et internationaux.

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