Alors qu’en janvier dernier, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, déclarait que le conseil fédéral de sécurité ne donnerait plus d’autorisations d’exportation d’armement aux pays impliqués dans la guerre du Yémen, il semble qu’un volte-face ait été opéré.
Une lettre signée par le ministre de l’économie, Peter Altmaier, évoque la livraison d’une série d’armements dont 4 radars de contre-batterie d’artillerie COBRA à l’Arabie Saoudite, 385 armes antichars à la Jordanie et 7 systèmes anti-aériens à l’Égypte. Si cet épisode a valu à la coalition dirigée par Angela Merkel des critiques acerbes, les palinodies allemandes en matière d’autorisations d’exportations ne sont pas nouvelles.
Sigmar Gabriel, ministre des affaires étrangères avant son remplacement en mars dernier, avait déjà annoncé en 2014, date de son entrée en fonction, qu’il interdirait les exportations d’armement vers les zones de conflit. Pour autant, déjà en 2017, sur 25,1 milliards d’euros d’exportations d’armements – un record historique – 15 milliards étaient destinés à des pays hors OTAN – un chiffre en hausse de 45% par rapport à 2016. L’Égypte (708 millions, +77%), l’Arabie Saoudite (254 millions) et les Émirats arabes unis (213 millions, +25%) figuraient déjà parmi les meilleurs clients.