Alors que nous évoquions la semaine dernière l’attaque terroriste sur l’une des bases du maréchal Haftar, celui-ci vient de lancer une attaque d’envergure sur la ville assiégée de Derna. Sous l’emprise d’une coalition de combattants islamistes, la ville est le théâtre d’affrontements depuis 2015, elle incarnait la nouvelle cible principale d’Haftar après la prise de Benghazi à l’été 2017 : il s’agit de la dernière ville-bastion qui échappe au contrôle de l’armée nationale libyenne (ANL). Un quart de l’armée est engagée sur cette zone, soit vingt-cinq unités équipées par l’Egypte et les Émirats arabes unis (qui participe notamment aux frappes de drones). Selon Maghreb confidentiel, repris par Libération, un « petit appareil » de la société franco luxembourgeoise CAE Aviation a également été observé sur place, et serait placé sous l’égide de la DGSE. Au sol, les hommes d’Haftar progressent plus facilement, et arrivent peu à peu au centre-ville. La percée est rapide, et le maréchal a d’ores et déjà déclaré lundi dernier sa « victoire prochaine». On ignore encore le nombre de victimes civiles et le comportement des troupes, déjà accusées d’exécutions sommaires lors de la prise de Benghazi. Rappelons que Derna a toujours été l’obsession d’Haftar, ainsi que celle du président Al-Sissi qui a bombardé à plusieurs reprises la ville en réponse aux attentats commis sur le sol Égyptien l’année dernière. A terme, elle symbolise la pièce maîtresse de la conquête encore inachevée de la Cyrénaïque.