James Mattis et Joseph Dunford, accompagnés de David Norquist, « Comptroller » du Pentagone (responsable du budget et des questions financières), ont été auditionnés devant le très influent Comité Sénatorial des Forces Armées (SASC). Quatre points saillants peuvent être retenus de cette intervention :
1) Le Chief of the Joint Chiefs of Staff et le SECDEF ont mis en garde les sénateurs contre le retour prévu de plafonnements budgétaires en 2020 et 2021, soulignant les obstacles que ces limitations constitueraient pour la bonne mise en œuvre de la stratégie de défense américaine.
2) Le SECDEF a plaidé pour l’établissement de clauses permettant des entorses à la loi qui prohibe la vente d’équipements militaires à des Etats se fournissant déjà auprès de la Russie (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Il estime que ce texte tend à avoir des résultats contre-productifs pour des pays tels l’Inde, l’Indonésie ou le Viêt-Nam, en les poussant dans les bras de Moscou alors qu’ils souhaiteraient se procurer des matériels américains.
3) James Mattis a réitéré son soutien au JCPOA, reconnaissant ses imperfections mais faisant l’éloge de ses dispositions en matière de contrôle de respect des engagements iraniens par les agents de l’AIEA.
4) Sur la Syrie, le Secrétaire à la Défense a mis en exergue la nécessité d’éviter un retrait trop hâtif, estimant nécessaire de maintenir une présence militaire de long terme et soulignant l’intensification des opérations contre Daech à la frontière irakienne, notant d’ailleurs le renfort apporté par les forces spéciales françaises.