Le président Trump a ordonné aux responsables du Pentagone de retirer les 2000 hommes des forces américaines du théâtre syrien aussitôt que possible, estimant qu’il était désormais du ressort des dirigeants arabes de la région de prendre le relais et de payer pour les efforts de reconstruction et de stabilisation. Durant une réunion avec son équipe de sécurité nationale, le Président aurait accepté de retarder ce retrait de plusieurs mois, concédant que les soldats américains pouvaient contribuer à la formation des forces locales alors que les combats se poursuivent dans plusieurs poches de résistance. Il aurait néanmoins mis en exergue l’idée que les objectifs stratégiques américains en Syrie n’incluent pas la stabilité à long terme ni les efforts de reconstruction. Il a déclaré ne pas vouloir tenir une discussion sur le retrait américain dans six mois, sous-entendant que le retrait devait prendre place avant cet horizon temporel.
Simultanément, l’administration américaine tente de faire pression sur ses alliés régionaux pour qu’ils s’impliquent davantage dans le règlement du conflit. Selon Sarah H.Sanders, l’attachée de presse de la Maison-Blanche, le Président n’a pas défini de date arbitraire de retrait, se concentrant sur l’objectif que constitue la destruction de Daech. Une fois ce résultat atteint, la présence des forces américaines ne sera plus nécessaire, et un processus de transition avec les forces locales sera engagé tandis que le retrait américain sera alors une priorité.
La prise de position du président Trump semble en tout état de cause avoir pris les commandants militaires américains par surprise car ils ne s’attendaient pas à voir leur calendrier aussi rétréci. Elle va également à l’encontre des déclarations du Secrétaire à la Défense James Mattis en novembre, selon lequel les Etats-Unis s’assureraient de la mise en place des conditions d’une solution diplomatique, rejetant toute idée d’un retrait dès que les objectifs strictement militaires seraient atteints. Il soulignait la nécessité d’un maintien de la présence américaine tant qu’un accord politique n’était pas conclu entre le régime et l’opposition, rappelant que c’était en profitant du conflit que Daech avait pu étendre son emprise territoriale. Le commandant du Central Command, le général Joseph Votel, avait abondé en ce sens, estimant que les forces américaines avaient un rôle à jouer dans les efforts de stabilisation et de reconstruction.