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Les affaires reprennent entre la Russie et la Turquie
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Les affaires reprennent entre la Russie et la Turquie

L’heure est à la détente et aux affaires entre Moscou et Ankara, alors qu’il y a deux ans et demi, le crash d’un avion militaire russe abattu par l’armée turque à la frontière syrienne plongeait les deux pays dans une crise diplomatique sans précédent. Le président Vladimir Poutine revient d’une visite de 2 jours à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, rejoint par le président iranien Hassan Rohani lors d’un sommet organisé mardi à Ankara. A l’issue de la discussion, les trois hommes se sont engagés à poursuivre leur coopération dans le cadre du processus dit « d’Astana » lancé en 2017 ; ils ont annoncé leur intention de mettre en place un « cessez-le feu durable entre les belligérants » en Syrie. Cette rencontre, bien que n’ayant pas permis de prises de décisions inédites quant au dossier syrien, témoigne néanmoins de l’importance du rôle désormais joué par la Turquie dans la résolution du conflit. Les trois pays ont d’ailleurs des intérêts divergents : rappelons que si Moscou et Téhéran ont soutenu le régime de Bachar Al-Assad depuis 2011, Ankara appuie pour sa part les groupes rebelles et n’est présente sur le sol syrien que depuis son intervention à Afrin débutée fin janvier. Il s’agit aussi pour les trois puissances de resserrer leurs liens à l’heure où chacune d’elles connaît des tensions avec l’Occident. Ankara a en effet fait part de son soutien à la Russie au sujet de l’affaire Skripal tandis que Poutine a soutenu la position turque sur l’intervention au nord de la Syrie contre les Kurdes.

 

Enfin, la rencontre a permis aux deux leaders de s’entendre sur l’accélération de la livraison du système de défense antiaérien russe S-400 à la Turquie et fut également l’occasion de donner le coup d’envoi à la construction de la centrale nucléaire d’Akkuyu par l’entreprise russe Rosatom. Ce projet de 25 milliards de dollars revêt une importance symbolique pour la Turquie, qui y voit un moyen de s’émanciper au niveau énergétique. Pour Moscou, l’enjeu est de taille car Rosatom teste une nouvelle technologie de construction supposément plus sûre et plus efficace, et a signé, fin décembre un accord de construction d’une centrale en Egypte.

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