Par Clémence Cassé
Mardi 30 octobre, James Mattis, Secrétaire à la Défense des États-Unis, a appelé à la mise en place d’un cessez-le-feu d’ici 30 jours au Yémen. La fin des hostilités permettrait de mettre fin à la campagne menée par l’Arabie Saoudite et soutenue par les États-Unis contre les rebelles Houthis, ainsi que de négocier la paix. Ce cessez-le-feu doit être basé sur un retrait des rebelles de la frontière avec l’Arabie saoudite puis à un arrêt des bombardements de la coalition arabe. Après seulement, l’émissaire de l’ONU Martin Griffiths pourra réunir toutes les parties en Suède afin de mettre un terme au conflit.
Depuis plusieurs mois, le soutien de l’administration américaine à la coalition autour de l’Arabie Saoudite est soumis à une extrême vigilance du côté américain à cause du nombre croissant de victimes civiles notamment causées par les bombes vendues par les Etats-Unis.
Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dont l’Arabie Saoudite est suspectée d’être coupable, n’a fait que renforcer les critiques du soutien américain au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. James Mattis a d’ailleurs insisté sur le fait que la situation au Yémen et la disparition du journaliste sont deux événements distincts à traiter de manière séparée. Il a ainsi défendu l’entraînement américain des forces saoudiennes, le qualifiant d’efforts productifs visant à réduire le nombre de victimes civiles. Il a également précisé que les États-Unis ravitaillent « moins de 20% » des avions de la coalition. D’après lui, le but américain est que les forces combattant les Houthis puissent être capables de ne pas tuer des personnes innocentes en améliorant la précision de leurs frappes aériennes. Mais le cessez-le-feu demeure la seule manière de résoudre complètement le problème des victimes civiles au Yémen. De son côté, le commandant des troupes américaines dans la région, le général Joseph Votel du US CENTCOM, a exprimé sa compréhension des critiques du Congrès tout en argumentant lui aussi que les États-Unis ne faisaient qu’améliorer les résultats opérationnels des forces saoudiennes en insistant sur le fait que l’implication américaine laissait une opportunité d’influencer la coalition dans ses actions.
A noter enfin que l’appel de James Mattis à un cessez-le-feu est lancé alors que le Département d’État américain demande l’établissement d’un calendrier sur le mois de novembre pour la négociation de la paix au Yémen dans un pays-tiers.