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Turquie – perspectives post-élections : le poids du MHP
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Les élections du 24 juin, qui ont vu la réélection de Recep Tayip Erdoğan à la présidence dès le premier tour avec 52,6%, ainsi que sa coalition l’emporter aux législatives, annoncent des perspectives nouvelles sur le plan géopolitique. En effet, la grande surprise de ces élections est non pas tant la victoire de l’AKP d’Erdoğan, que le bon score du MHP (parti d’action nationaliste) de Devlet Bahceli aux législatives. Ce parti était jugé, préalablement aux élections, en perte de vitesse. Sa campagne électorale était considérée faible, d’autant plus que le parti a connu une scission avec un autre parti nationaliste, plus kémaliste, l’IYI parti de Meral Aksener. Ce dernier, dont la présence sur les réseaux sociaux était très active, était supposé prendre des voix aux nationalistes pro-Erdoğan du MHP. Cela n’a pas empêché le MHP d’atteindre un score de 11,7% aux législatives. Par ailleurs, ce dernier n’a pas présenté de candidats aux présidentielles, en appelant à voter AKP.

 

Ainsi, comme le soulignent les analystes comme Soner Cagaptay, le MHP a énormément contribué à la victoire de l’AKP et d’Erdoğan. Cette dette électorale envers le MHP pourrait donner des inflexions politiques. Sur la question kurde, le MHP nie l’existence d’une identité kurde en Turquie. Cela limiterait l’action d’Erdoğan pour trouver un accord éventuel avec le YPG en Syrie. En ce qui concerne la politique internationale, la bête noire du MHP panturquiste est la Russie, dont Erdoğan s’était rapproché ces derniers temps. Le poids du MHP pourrait donc faire évoluer l’action diplomatique récente de la Turquie, action elle-même laborieusement redéfinie après l’éruption des printemps arabes. Au cours de l’histoire, tous les partis alliés au MHP dans les gouvernement ont connu des crises : quasi guerre civile en 1977 et 1979, et crise économique en 2001.

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