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Anniversaire du conflit en Géorgie : Tbilissi dénonce une “occupation” russe, Medvedev évoque la possibilité d’un “conflit horrible”
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Anniversaire du conflit en Géorgie : Tbilissi dénonce une “occupation” russe, Medvedev évoque la possibilité d’un “conflit horrible”

L’été 2018 marque le dixième anniversaire de la deuxième guerre d’Ossétie du Sud, aussi appelée guerre Russo-Géorgienne, à la suite de laquelle la Russie et l’OTAN avaient gelé leur coopération militaire. L’anniversaire du conflit, loin de n’être qu’un évènement mémoriel, ravive tous azimuts les oppositions entre la Russie et certains de ses voisins.

 

Dix ans plus tard, et alors que le conflit ukrainien tend à le faire oublier,  la Russie, l’un des seuls états reconnaissant l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, maintient sur ces territoires une présence militaire qualifiée de “violation du droit international” par Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne.

 

Le président géorgien, Guiorgui Margvelachvili, a établi dans un entretien à l’AFP un parallèle entre ce conflit et le conflit ukrainien et  a dénoncé la réaction trop peu ferme des occidentaux lors du conflit de 2008 comme partiellement responsable de l’attitude de Moscou dans le conflit ukrainien. Les parallèles sont nombreux, le conflit ukrainien comme le conflit géorgien ayant tous les deux impliqué deux républiques séparatistes pro-russes.

 

Le président Margvelachvili a donc dénoncé la présence Russe en Ossétie et en Abkhazie dans des termes sans équivoque –Il s’agit d’une guerre contre la Géorgie, d’une agression, d’une occupation (…) – et a été rejoint dans sa franche condamnation de l’attitude russe par des pays tels que la Pologne, la Lituanie et la Lettonie qui ont par ailleurs soutenu la marche de la Géorgie vers l’OTAN.

 

La Russie semble pour sa part avoir fait connaître sa position par la voix de Dmitri Medvedev, lors d’une interview à la radio Kommersant. Son interview a été diffusée le 6 août 2018, moins d’un mois après que Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan avait assuré  M. Margvelachvili que la Géorgie «deviendrait membre de l’OTAN». Le premier ministre russe s’est essentiellement exprimé sur la potentielle adhésion de la Géorgie à l’Alliance Atlantique –  “Il y a un conflit territorial non résolu (…) Comprennent-ils les implications possibles ? Cela pourrait provoquer un conflit horrible” – et a ajouté que toute tentative de changer l’état actuel des choses pourrait avoir “des conséquences extrêmement graves”. Il n’est pas anodin que Medvedev, président de la Fédération de Russie à l’époque du conflit, soit précisément celui qui s’exprime en des termes aussi virulents sur le sujet.

 

Trois jours après cette interview, Dmitri Medvedev a réagi de manière non moins ferme au durcissement des sanctions que les États-Unis souhaitent opposer à la Russie en réaction à l’affaire Skripal en déclarant lors d’un déplacement en Russie “nous considérons cette mesure comme une déclaration de guerre économique. Et nous devrons y répondre en conséquence, – économiquement, politiquement ou de toute autre manière si nécessaire”.

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