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Liban : Les manifestations se poursuivent malgré la démission de Saad Hariri
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Liban : Les manifestations se poursuivent malgré la démission de Saad Hariri

 

Les manifestations avaient débuté le 17 octobre après la volonté du Gouvernement de taxer de 20 centimes de dollars (18 centimes d’euros) les appels passés depuis des applications de télécommunication comme Viber ou Whatsapp. Très vite, celles-ci se sont ancrées dans le paysage libanais, dénonçant l’incurie du Gouvernement et réclamant sa démission. La situation économique du Liban est en effet très fragile : dette immense, pauvreté, inégalités, corruption. Outre le caractère anti-gouvernemental de la clameur populaire, on peut aussi y lire une contestation de l’influence iranienne, opposition que l’on peut par ailleurs retrouver dans plusieurs pays du Moyen-Orient, comme en Irak, où la mobilisation se poursuit toujours.

 

Après 13 jours de protestations, l’annulation de la taxe et l’annonce de mesures économiques et sociales, Saad Hariri, Premier ministre du Liban, annonçait ce mardi 29 octobre sa démission. Le même jour, des partisans du Hezbollah et du parti chiite Amal s’en prenaient aux manifestants à Beyrouth, débloquant par la force certains barrages et détruisant les installations qui avaient été établies par ces derniers.

 

Le gouvernement libanais est soutenu par le Hezbollah, qui profite des faiblesses structurelles du système politique libanais pour se maintenir. C’est pourquoi le Hezbollah est dans une position difficile, devant à la fois ménager ses alliés politiques et prendre en compte la mobilisation populaire.

 

Le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah, opposé aux manifestations, a finalement prononcé un discours le 25 octobre dernier, indiquant que la situation actuelle ne pourrait mener qu’au chaos ou à la guerre civile et que le dialogue devait être privilégié. Cependant, après la démission de Saad Hariri, Hassan Nasrallah s’est de nouveau exprimé ce 1er novembre, défendant cette fois-ci les manifestants, parmi lesquels se trouvaient certains de ses partisans, tout en appuyant son désaccord à propos d’un gouvernement de technocrates, mesure voulue par la rue et approuvée par le président Michel Aoun.

 

Le chef de Hezbollah craint que la fin du système confessionel, ou à minima une remise en cause des blocs politiques, remette en cause son assise. En effet, ce système est de plus en plus critiqué, du fait de la responsabilité qui lui est assignée dans les problèmes socio-économiques actuels. Privilégier l’expertise aux confessions des éventuels candidats du futur Gouvernement redistribuerait assurément les cartes, au grand dam de certains partis.

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