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Afghanistan : un accord historique dont les signataires soufflent le chaud et le froid
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Afghanistan : un accord historique dont les signataires soufflent le chaud et le froid

La semaine du 9 au 15 mars a été ponctuée par une série d’événements venant tour à tour menacer ou faciliter les pourparlers enclenchés entre les Etats-Unis, les Talibans et le gouvernement afghan, afin de permettre une sortie de crise ainsi que le retrait des forces américaines.

 

Le pays connaît encore une période d’instabilité politique avec les déclarations de victoires émises le lundi 9 mars par les deux candidats des élections présidentielles contestées de septembre dernier : Ashraf Ghani et son rival Abdullah Abdullah. Ashraf Ghani disposerait du soutien occidental, en raison d’un nombre de voix un peu plus élevé, malgré une élection marquée par de nombreux recours pour fraudes notamment.

 

La situation politique complique les suites de l’accord signé à Doha au Qatar, en février dernier, où une solution de sortie de crise était envisagée avec les Talibans, afin de permettre au pays de se reconstruire. Parmi les clauses, un retrait américain conditionné à des négociations entre les Talibans et le gouvernement afghan. Les deux parties adverses étaient donc parvenues à un premier rapprochement, avec l’évocation d’un échange de prisonniers – initialement refusé par le président Ghani. Celui-ci avait provoqué une série d’attaques talibanes sur des positions de l’armée afghane ; une frappe américaine avait été menée pour stopper l’une de ces actions.

 

Après son investiture, le président Ghani a finalement signé mercredi 11 mars le décret permettant la libération de 1 500 prisonniers (sur 5 000) dès samedi 14 mars, à raison de 100 par jour. Une fois les négociations entamées, les 3 500 autres détenus recouvreraient également la liberté. Ces 5 000 combattants devraient cependant prêter serment de ne jamais plus reprendre les armes contre le gouvernement. Dans les accords préliminaires avec le gouvernement afghan, la libération de ces prisonniers n’était pas soumise à conditions et devait s’effectuer en une seule phase.

 

Cette semaine, les agressions des forces talibanes se sont donc poursuivies, notamment dans la région de Kandahar et au sud d’Herat. Elles n’ont cependant ciblé que des positions des forces afghanes, pas celles de la coalition ou les villes. A noter aussi un attentat de l’organisation Etat Islamique à Kaboul le 6 mars dernier, provoquant la mort de 32 personnes, et le début du retrait de l’armée américaine dont le contingent de 12 à 13 000 membres devrait se réduire à 8 600 en l’espace de 135 jours. Malgré la signature du traité et le début de pourparlers, la situation reste très précaire, mais n’en constitue pas moins une accalmie en comparaison des années de conflits violents qu’a traversé le pays depuis 2001.

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