Le gouvernement américain rentre dans la période de négociation du budget pour l’année fiscale 2021. Le budget demandé pour la défense par la Maison-Blanche se situe à 740,5 milliards de dollars (dont 713 pour le Pentagone), conformément à l’accord sur deux ans passé l’année dernière avec le Congrès. Ce budget doit financer la mise en œuvre par le Secrétaire à la Défense de la National Defense Strategy publiée en 2018. Pour cela, le nouveau budget va se concentrer sur le développement d’armes de nouvelles générations, et retirer de nombreux équipements anciens, notamment aériens : bombardiers B-1, avions d’attaque au sol A-10, chasseurs F-15 et F-16, avions de transport C-130H, ravitailleurs en vol KC-10 et KC-135 ainsi que les drones de surveillance RQ-4 Global Hawk.
L’administration Trump demande une nette augmentation du budget alloué aux armes nucléaires : 28,9 milliards pour la modernisation nucléaire gérée par le Pentagone, et 19,8 milliards pour financer la National Nuclear Security Administration, une agence semi-autonome au sein du Département de l’Energie. Pour cette agence, c’est une augmentation de près de 20% du budget par rapport à l’année fiscale 2020, et qui devrait être utilisée dans les programmes de modernisation des 5 principales têtes nucléaires américaines (B61-12, W80-4, W88, W87-1 et W93). En tout, c’est près de 46 milliards que l’administration demande pour ses programmes nucléaires. Le Secrétaire à la Défense, Mark Esper, a en effet placé la dissuasion nucléaire à la tête des priorités du Pentagone. Au sein du département, la moitié du budget sera dédiée à la RDT&E (recherche, développement, test et évaluation).
Parmi les autres points notables de la requête présidentielle : avec 14Mds$, le budget alloué aux opérations en Afghanistan atteint le point le plus bas de la décennie ; le budget requis pour la Space Force est de 15,4Mds$ (dont environ 10Mds$ pour la recherche et développement), tandis que la solde des militaires devrait connaître une hausse de 3%.