Lundi dernier, Jens Stolenberg, secrétaire général de l’OTAN, a annoncé la suspension de l’entraînement des troupes irakiennes par les forces de l’OTAN. Le lendemain, mardi, plusieurs pays de l’alliance ont redéployé une partie de leurs militaires en Irak.
Ainsi, l’Allemagne a annoncé le retrait d’une trentaine de soldats de la base de Taji, sur un total de 130 militaires présents en Irak. Les troupes allemandes seront déplacées à la base de Al-Azraq depuis Taji. 90 militaires allemands sont encore stationnés à Erbil. L’Espagne a annoncé qu’une dizaine de personnel présents à Bagdad seraient déplacés près du Koweït, tandis que les 550 soldats présents à la base de « Gran Capitan » à Bermayah demeurent sur place. La Roumanie et la Croatie ont annoncé le retrait de 14 soldats, et la Hongrie s’est dite prête à redéployer ses hommes si nécessaire. Enfin, le Canada a aussi fait savoir par Jonathan Vance le retrait d’une partie de ses forces vers le Koweït.
La France et l’Italie ont au contraire fait savoir qu’ils maintiendraient leur force en place. L’Italie a en effet déployé 450 hommes pour former les forces kurdes à Erbil, même si une cinquantaine de militaires avaient déjà été redéployés depuis Bagdad suite à la mort de Soleimani. La situation des Britanniques est relativement similaire. Le Royaume-Uni a déplacé 50 hommes environ hors de la « green zone » de Bagdad, alors que le personnel britannique total s’élève à près de 400, principalement concentré à Taji. Du côté français, la ministre Florence Parly a annoncé le maintien en Irak des 160 militaires dont le niveau de sécurité a toutefois été renforcé. Ce sont donc, dans l’ensemble, les militaires stationnés à Bagdad qui ont fait l’objet de ces redéploiements, tandis que les troupes stationnées à Erbil restent en place.
Cette série d’annonces fait suite à la confusion entre lundi et mardi dernier de l’administration Trump concernant le retrait des troupes américaines. En effet, Le parlement irakien avait demandé un retrait des troupes étrangères dimanche dernier, dans la crainte d’une escalade du conflit avec l’Iran. Cette annonce de retrait américain, par la suite démentie, rappelle qu’à de nombreuses reprises cette administration avait proclamé le départ des troupes américaines. Ainsi, en décembre 2018 et octobre 2019, le départ américain était annoncé par twitter avant d’être annulé. Ce manque de cohérence sur la présence américaine au Moyen-Orient ne permet pas une logique de convergence diplomatique à l’échelle de l’OTAN.