La Russie, dans le cadre du programme annuel Grom-2019 (littéralement « tonnerre »), s’est livrée à une importante série d’exercices militaires entre le 15 et le 17 octobre 2019. Les autorités russes ont réaffirmé qu’il s’agissait d’exercices scénarisés, lesquels n’étaient pas dirigés contre une puissance étrangère. Les forces déployées, sous la supervision du Commandant en chef suprême des Forces Armées et Président de la Fédération, comprenaient l’ensemble des corps de l’armée russe.
Le ministère de la Défense a déclaré le déploiement de 213 lanceurs des Forces de Fusées Stratégiques, 105 avions, 15 navires, ainsi que cinq sous-marins et 310 unités de combat et d’équipement spécial. Les sous-marins mobilisés provenaient des flottes du Nord et du Pacifique en mer de Barents et en mer d’Okhotsk. Les polygones militaires de Koura au Kamtchatka, et de Tchija dans la région d’Arkhangelsk ont été les lieux-clefs des exercices terrestres. Cette année a été marquée par les tests de lancement de 16 missiles russes, avec des essais de missiles intercontinentaux et de missiles de croisière. L’objectif de ces tirs de missiles était de faire état des « forces stratégiques de dissuasion » selon le Ministère.
Ainsi, les navires de la flotte du Nord et de la flottille de la Caspienne ont plus précisément participé au lancement de missiles de croisière « Calibre » de haute précision. Les lancements ont été gérés depuis le Centre de contrôle National de la Défense. Des avions-bombardiers TU-95MS ont également tiré des missiles de croisière continentaux air-sol sur les polygones du Kamtchatka et à Pemboï en République des Komis. Le cosmodrome de Plessetsk a participé aux tirs de missiles balistiques intercontinentaux depuis le complexe militaire de Yars. Les exercices comprenant les tirs de missiles intercontinentaux, notamment en Caspienne, ont fait l’objet de critiques médiatiques. En effet, les tirs de deux missiles intercontinentaux R-29R depuis le sous-marin K-44 « Riazan », n’ont pas été couronnés de succès ; un des deux missiles n’aurait pas réussi à décoller. Le ministère de la Défense s’est empressé de nier ces propos, et a déclaré que le test du second missile avait tout simplement été annulé. Le sous-marin « Riazan » faisait partie de la flotte soviétique de sous-marins nucléaires « Calmar » développée en janvier 1979. La vétusté présumée des équipements n’a, cependant, pas entamé le succès des exercices du Grom-2019 aux yeux des autorités russes.