Samedi 9 novembre, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI) a déclaré que l’Iran enrichira l’uranium à hauteur de 4,5%. Si ce seuil demeure loin des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme nucléaire, cette annonce ne s’en inscrit pas moins dans la politique de réduction de ses engagements de l’accord de Vienne débutée en mai dernier. De la même façon, ce jeudi 7 novembre, l’Iran a annoncé la reprise de l’enrichissement d’uranium sur le site de Fordo.
Pour rappel, l’accord de Vienne conclu en juillet 2015 visait à lever les sanctions imposées à l’Iran en contrepartie du contrôle de son programme nucléaire. Autrement dit, il s’agissait pour l’Iran de réduire son enrichissement d’uranium à 3,67% et d’arrêter toute production sur le site de Fordo pendant au moins 15 ans au profit du site unique de Natanz.
La politique de désengagement iranienne cherche à faire pression sur les autres signataires du pacte. L’Iran estime avoir respecté les termes de l’accord et s’oppose formellement aux sanctions américaines, rétablies en mai 2018 lorsque le président Donald Trump s’est retiré du plan d’action global conjoint (JCPOA). Si l’Iran affirme le caractère réversible de ces mesures, cette politique de pression n’a pas à ce jour donné de résultat. Fin octobre l’Iran a été fortement critiqué pour avoir, pour la première fois depuis 2015, retenu une inspectrice de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le sol iranien après lui avoir refusé l’accès au site de Natanz. L’Iran semble même déterminé à aller plus loin. Samedi, Behrouz Kamalvandi a non seulement précisé que l’Iran serait capable « de produire 5%, 20%, 60% ou tout autre pourcentage » d’uranium enrichi, mais aussi qu’il serait possible de revenir « à la conception précédente du réacteur à eau lourde d’Arak » – c’est-à-dire de produire du plutonium de qualité militaire – aujourd’hui limité à la recherche dans le cadre de l’accord de Vienne.