Par Antoine Da Col
A la fin de ce mois d’avril 2019, environ 300 militaires français ainsi que 13 VBCI et quatre chars Leclerc arriveront en Estonie sur la base de Tapa dans le cadre de l’opération otanienne baptisée « Lynx ». L’envoi de ce détachement fait suite aux dispositions prises par l’OTAN lors du sommet de Varsovie de 2016 où la nécessité d’une « présence avancée renforcée » (« enhanced forward presence ») avait été soulignée du fait de la menace russe. C’est la deuxième fois qu’une telle force française est déployée sur la base de Tapa sous commandement britannique et que des régiments originaires de différents pays de l’OTAN collaborent avec les militaires estoniens.
Depuis 2017, des soldats français de l’armée de Terre ont été déployés sans interruption dans les pays baltes, que ce soit à Tapa (entre août et décembre 2017) ou en Lituanie. Les relations bilatérales franco-estoniennes sont donc particulièrement à l’honneur puisqu’entre juillet et novembre 2018, après un vote écrasant au parlement estonien, cinquante militaires estoniens avaient été envoyés à Gao au Mali pour participer à l’opération Barkhane. Enfin, autre signe de cette coopération militaire dynamique, depuis le mois de mai 2018, l’armée de l’Air française est par ailleurs présente en Estonie sur la base d’Ämari pour participer aux opérations de police du ciel (« enhanced air policing ») en mer baltique et à la frontière russe. En sorte que les échanges entre les deux pays semblent être de plus en plus importants, alors même que la réception à Paris par le président de la République Emmanuel Macron de son homologue estonienne Kersti Kaljulaid en avril 2018 avait fait grand bruit en Estonie et avait permis d’intéressantes discussions sur l’avenir numérique de l’Union européenne.