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Mali : un médecin militaire français tué au combat
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Mardi 2 avril, vers 11 heures (Zoulou), dans la région du Gourma au Mali, un véhicule de l’avant blindé sanitaire (VAB SAN) de la force Barkhane, engagé en opération au sein du groupement tactique désert (GTD) Richelieu, a été frappé par la déflagration d’un IED.

 

Le médecin capitaine Marc Laycuras a été grièvement blessé dans l’attaque, tandis qu’un infirmier était également touché. La force Barkhane a rapidement sécurisé la zone d’action à l’aide d’unités déployées au sol, appuyées par un hélicoptère d’attaque Tigre, sans parvenir à déceler d’ennemi. Les deux blessés du service de santé des armées (SSA) ont été pris en compte par une autre équipe médicale présente puis transportés par hélicoptère Caïman médicalisé vers Gossi, où une antenne chirurgicale est déployée. Malgré les soins prodigués par ses frères d’armes, le médecin capitaine Marc Laycuras est décédé des suites de ses blessures. Son camarade infirmier a quant à lui été rapatrié dans un hôpital militaire en région parisienne. Ses jours ne sont plus en danger.

 

La doctrine d’emploi du SSA repose sur une prise en charge médicale au plus près des combats et implique donc que les soignants soient intégrés au sein des unités de mêlée, au contact de l’ennemi. On parle de « poste médical », qui est l’unité médicale opérationnelle de niveau 1 (rôle 1) dans les armées françaises. Il est intégré à l’unité de combat dont il assure le soutien et se compose le plus souvent d’un médecin, d’un infirmier et d’un auxiliaire sanitaire (auxsan). La présence du médecin au plus près du combattant blessé permet de dispenser les soins d’urgence, de traumatologie et de réanimation : il s’agit de la médicalisation « à l’avant ». Ces équipes médicales sont formées à prodiguer des gestes médicaux de secourisme au combat, en environnement hostile et isolé, en contexte dégradé, potentiellement sous le feu ennemi.

 

Ce concept remonte à une longue tradition de la médecine militaire française. Par opposition aux Anglo-Saxons qui privilégient la rapidité de l’évacuation médicalisée sur des formations plus importantes, le concept français place des médecins et des soignants directement dans les unités combattantes et dispose des antennes chirurgicales au plus près du blessé. L’antenne chirurgicale est une unité médicale opérationnelle de niveau 2 (rôle 2) déployée sur le terrain pour pratiquer la réanimation et des gestes chirurgicaux de sauvetage afin de limiter les séquelles et stabiliser le blessé avant son évacuation.

 

Le capitaine Marc Laycuras appartenait à la 120e antenne médicale du Mans, rattachée au 14e centre médical des armées, qui sert au profit des marsouins du 2e régiment d’infanterie de marine. Depuis février, le 2e RIMa arme l’essentiel du groupement tactique désert à dominante infanterie Richelieu, déployé dans le Gourma.

 

Âgé de 30 ans, le capitaine Marc Laycuras était marié et titulaire de la médaille de la Défense nationale. Ce lundi 8 avril, à 15h30, le général de corps d’armée Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris, invite le plus grand nombre à assister au passage du cortège funèbre, sur le pont Alexandre III. Les honneurs militaires seront rendus au capitaine Marc Laycuras dans le cadre d’une cérémonie publique qui se tiendra dans la cour d’honneur de l’hôtel national des Invalides, et sera présidée par la ministre des Armées, Florence Parly.

 

 

 

 

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