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Mali : 2 soldats français grièvement blessés dans une attaque à la voiture piégée attribuée à l’État islamique au Grand Sahara
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Mali : 2 soldats français grièvement blessés dans une attaque à la voiture piégée attribuée à l’État islamique au Grand Sahara

L’état-major des armées a annoncé ce lundi qu’une « attaque complexe » a visé, dimanche 10 mars, une unité de la force Barkhane à Akabar, au sud-ouest de Ménaka, dans la région du Liptako, au centre-est du Mali, près de la frontière avec le Niger Cette zone des trois frontières est notamment connue pour abriter des djihadistes du groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS).

 

Selon Balard, le bivouac des militaires français a été la cible à la mi-journée d’une attaque à la voiture piégée (VBIED : Vehicle Borne Improvised Explosive Device). Le pick-up a été arrêté par des tirs français puis a explosé à une trentaine de mètres des soldats de Barkhane. Deux d’entre eux ont été sérieusement touchés par la déflagration avant d’être secourus par leurs frères d’armes et évacués vers un hôpital militaire parisien.

 

Le deuxième temps de la manœuvre djihadiste s’est poursuivi par un assaut à motos sur les positions françaises. Les soldats français ont alors mis en œuvre une « boule de feu », des tirs de saturation qui ont permis de mettre en déroute les assaillants. Dix minutes après le début de l’attaque, des Mirage 2000 ont effectué un « show of force » (vol à moins de 100 m d’altitude) visant à impressionner l’ennemi, sans toutefois mener de frappe. Le bilan ennemi est faible, seul le conducteur du VBIED a été tué dans l’explosion. Les autres assaillants semblent avoir réussi à prendre la fuite.

 

Le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS) constitue l’une des deux principales organisations terroristes opérant au Mali et au Sahel. La seconde est le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghali, coalition née du regroupement des mouvements Ansar Dine, MUJAO et AQMI-Al Mourabitoune, en mars 2017. L’EIGS, franchise de l’État islamique dans la bande sahélo-saharienne, depuis sa création en mai 2015 à l’initiative d’Adnane Abou Walid al-Sahraoui, est particulièrement actif dans la région de Ménaka. À l’instar de son rival le GSIM, il a connu d’importantes défaites en 2018 face aux opérations de la force Barkhane. Si les deux groupes terroristes sont rivaux sur le terrain, ils peuvent néanmoins nouer ponctuellement des alliances d’opportunité. Pour autant, des divergences de fonds persistent entre l’EIGS et le GSIM. Notamment dans le rapport aux populations locales, le premier pratiquant allègrement les razzias, à l’inverse de la stratégie d’enracinement et communautariste préconisée par le second, qui cherche lui à s’attirer la sympathie des minorités ethniques comme les Peuls.

 

 

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