Depuis plusieurs mois, l’Amérique Latine et les médias internationaux assistent à la crise sociale, économique et politique au Venezuela. Le régime établi par Hugo Chavez en 1999 connaît à l’heure actuelle de profondes difficultés alors que Nicolas Maduro assume un second mandat présidentiel. Le Groupe de Lima, les pays occidentaux, en premier lieu les Etats-Unis, s’opposent au dirigeant chaviste et soutiennent le président de l’Assemblée Nationale, Juan Guaido, qui revendique désormais la présidence et la légitimité politique.
Néanmoins, malgré son isolement croissant, Nicolas Maduro bénéficie encore de soutiens internationaux. La Russie de Vladimir Poutine est depuis 2001 en relation avec le Venezuela chaviste à travers la signature d’accords pour la fourniture d’armement à Caracas. Depuis 2005, l’Etat russe a vendu aux armées vénézuéliennes des munitions, armes modernes et divers véhicules incluant des chars, des blindés et des camions. Les Russes ont également fournis des chasseurs Sukhoi et hélicoptères Mig à la Marine vénézuélienne. Plus récemment, Caracas a permis le déploiement d’appareils russes sur son sol national à trois reprises. On compte ainsi la présence de bombardiers stratégiques Tupolev Tu-160 et la visite d’une délégation russe à travers le croiseur à propulsion nucléaire Pierre le Grand (classe Kirov) dans les eaux vénézuéliennes.
La Chine est le deuxième fournisseur stratégique du régime chaviste depuis 1999. Ses livraisons incluent des chars amphibies, des véhicules blindés, des camions militaires, des équipements de communication, des radars et divers matériels militaires. Elle a été parmi les principaux fournisseurs de la Garde Nationale Bolivarienne en équipements, véhicules et matériel. Les accords entre Caracas et Pékin prévoient le transfert de pétrole vénézuélien à la Chine et des crédits financiers.
La relation avec Cuba est également essentielle puisqu’elle a permis aux forces armées chavistes d’acquérir leur forme actuelle. Dans le cadre des relations entre les deux régimes communistes, La Havane a envoyé des conseillers militaires au Venezuela et a réparé des bâtiments vénézuéliens dans ses arsenaux.
La Biélorussie est aussi un partenaire stratégique du régime de Nicolas Maduro. Depuis 2006, des accords bilatéraux ont été signés entre les deux pays, incluant l’installation de deux centres de commandement en défense aérienne et guerre électronique. L’Etat biélorusse a fourni aux forces armées vénézuéliennes des équipements de vision nocturne, des lunettes télescopiques, des viseurs lasers. D’autre part, la Biélorussie a supervisé la construction du centre d’entretien d’équipements optiques et optroniques au sein de l’entreprise publique CA Vénézuélienne d’Industries Militaires (CAVIM). Plusieurs centaines de militaires vénézuéliens ont suivi depuis 2007 des cours dans les centres d’instruction biélorusses.
Enfin, l’Iran est un partenaire moins connu du régime de Nicolas Maduro, à mettre en lien avec la présence de cellules du Hezbollah dans le pays. Depuis les premiers accords signés en 2007, le projet de l’avion léger d’entraînement Fajr F.3 et la réparation du parc aérien des forces armées vénézuéliennes ont été au cœur du partenariat entre les deux Etats. La fourniture de drones et d’installations supplémentaires dans les sites du groupe Cavim sont également des éléments de la relation stratégique entre Téhéran et Caracas.