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Venezuela : Nicolas Maduro brigue un nouveau mandat
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Par Thomas Péan

 

 

Début janvier 2019, la volonté de Nicolas Maduro de briguer un nouveau mandat présidentiel a été tacitement acceptée par les institutions chavistes. Pourtant, il a été rapporté qu’un officier de l’armée aurait déconseillé au chef d’Etat de réaliser un nouveau mandat à la tête du pays.

 

Cette revendication a suscité l’opprobre général des Etats latino-américains réunis au sein du Groupe de Lima. Des pays comme l’Argentine, la Colombie, l’Equateur, le Chili, le Paraguay ont ainsi dénoncé le caractère dommageable d’une nouvelle Présidence de Maduro dans le cadre de la crise généralisée du régime vénézuélien qui a désormais des conséquences dans l’ensemble de l’Amérique du Sud. Allant plus loin, les membres du Groupe de Lima ont rejeté la validité du mandat de Maduro et ont adopté des mesures restrictives à l’égard des fonctionnaires de l’Etat vénézuélien. En retour, le Président Maduro a exprimé des menaces à l’égard du Président argentin Mauricio Macri qu’il accuse d’être à l’origine d’une dégradation de la situation de son pays. Des tensions se sont également développées entre le Venezuela et l’Equateur de Lenin Moreno, qui a ainsi rappelé son ambassadeur à Caracas.

 

Par ses prises de position, le Groupe de Lima rejoint l’Union Européenne et les Etats-Unis dans son hostilité contre le régime de Nicolas Maduro. Néanmoins, certains pays conservent une position différente à l’égard de Caracas. Par solidarité idéologique, la Bolivie, Cuba voire le Nicaragua de Daniel Ortega maintiennent leur soutien à l’égard du Venezuela. Quant au Mexique d’Andrés Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), du fait de sa récente investiture, le gouvernement s’est maintenu à l’écart des tensions inter-latino-américaines, préférant adopter une attitude neutre. En dehors du continent latino-américain, il semble que la Russie et la Chine demeureront proches du régime chaviste.

 

Lors de la cérémonie d’investiture de Nicolas Maduro, qui s’est tenue cette semaine, des délégués cubain et bolivien étaient présents alors que le reste de la communauté latino-américaine a brillé par son absence. Le 10 janvier, le Paraguay a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Venezuela chaviste. L’Organisation des Etats Américains (OEA) a également rejeté la validité du mandat de Nicolas Maduro. A l’inverse, les Tupamaros d’Uruguay, mouvement de gauche révolutionnaire, et les FARC de Colombie ont salué le nouveau mandat présidentiel de Maduro. Les Etats-Unis et le Costa Rica ont annoncé le rejet de l’investiture de Maduro et Washington continue sa pression sur le régime chaviste. Le Mexique a conservé une position neutre.

 

La crise vénézuélienne se poursuit néanmoins, touchant la population dans son ensemble, condamnée souvent à émigrer en Colombie et dans les pays voisins. Les récents changements de chef d’Etat à la tête du Mexique (« AMLO »), du Brésil (Bolsonaro), du Pérou (Vizcarra) et de la Colombie (Duque), sans compter la poursuite de la présidence de Donald Trump sont susceptibles de conduire à un accroissement des tensions avec Caracas. L’Assemblée Nationale vénézuélienne a finalement rejeté la validité du nouveau mandat présidentiel de Maduro, installant ainsi une dissidence au cœur du régime chaviste. La crise au sujet du nouveau mandat présidentiel de Nicolas Maduro continue donc que ce soit au niveau national, latino-américain ou international.

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